lundi 2 décembre 2013

Biterrois : les bijoux, il les prennait au cou des résidents des maisons de retraite

Quatorze nonagénaires ou malades d'Alzheimer ont été volés par ce veilleur de nuit, à Caux, Nézignan-l'Evêque et Béziers. Il a été condamné à dix-huit mois de prison.
"Cette affaire est désagréable pour plusieurs raisons. D’abord car les victimes sont des personnes vulnérables. Puis lorsqu’elles résident dans des maisons de retraite, elles y vont avec des bijoux et des objets précieux. Et c’est sur ces bijoux et objets précieux qu’il se précipite."
En une phrase, le vice-procureur Charles Puig a pu résumer l’affaire. En face de lui, Sébastien, la trentaine, propre sur lui et beau parleur à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.


Il a sévi pendant dix mois
En 2009, pendant dix mois, il a volé quatorze résidentes de trois maisons de retraite. À Nézignan-l’Évêque d’abord, puis à Caux et enfin aux Cascades, à Béziers. Ces victimes, pour grande majorité nonagénaires, étaient, pour certaines, dans des unités spécialisées pour malades d’Alzheimer. Cinq d’entre elles sont d’ailleurs décédées de vieillesse au cours de l’instruction.
Si Sébastien a pu s’approcher d’elles si facilement, c’est parce qu’il était veilleur de nuit dans ces établissements. Des boucles, bagues, alliances, gourmettes, pendentifs… tout ce qui brille est passé par ces mains.
Et quand, par mégarde, il prenait un bijou qui n’était pas en or, il le reposait discrètement là où il l’avait pris. C’est-à-dire souvent au doigt ou au cou de ses victimes, parfois dans leur lit.
Vendus sur internet ou à des gitans
Au cours de l’enquête, ses anciens collègues ont signalé que Sébastien volait également de la nourriture, mais il n’est pas poursuivi pour cela. Quant aux perquisitions, elles n’ont pas permis de retrouver le moindre bijou. Il les a vendus sur Ebay, auprès de boutiques de rachat d’or ou directement à des "gitans, à Agde".
"C’était pour réparer mon véhicule - une allemande de grosse cylindrée - et améliorer ma situation financière", lâche-t-il, tout en refusant d’admettre un ou deux vols. "Comment un homme comme vous peut enlever le collier au cou d’une personne âgée qui dort pour le vendre sur Ebay ?", questionne la présidente Claire Ougier. Le prévenu assure qu’il a mûri, qu’il ne le fera plus.
Actuellement; il travaille... dans une maison de retraite
Dans son casier judiciaire, on trouve quatre condamnations, pour vol aggravé, agression sexuelle sur conjoint et menace de mort. Actuellement, Sébastien travaille dans une maison de retraite. Ses employeurs n’ont pu voir les précédentes condamnations car elles n’étaient pas inscrites au dossier 2 du casier.
Un autre aspect de sa personnalité est ressorti à l’audience. Le prévenu, qui a un bon salaire, a déjà mis 10 000 € de côté pour rembourser ses victimes. Lorsqu’il a eu la parole, en fin d’audience, il a voulu exprimer aux victimes "le dégoût de ce que j’ai pu faire". Il a été condamné à dix-huit mois de prison ferme. S’il n’a pas été écroué à l’issue de l’audience, cette peine n’est toutefois pas aménageable.

http://www.midilibre.fr/2013/12/01/il-volait-des-bijoux-dans-les-maisons-de-retraite,791027.php

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