lundi 9 décembre 2013

Le procès du meurtrier présumé de Léa pourrait être annulé à cause d’une faille juridique

Profitant d’une faille liée à la réforme de la garde à vue, le meurtrier présumé, Gérald Seureau, va demander ce mardi à la Cour de cassation l’annulation de son renvoi devant la cour d’assises…
«Il est déjà parvenu à faire annuler ses aveux. Cette fois, s’il parvient à ses fins, il ne restera plus rien dans le dossier, se désole Marc Gallix, l’avocat de la maman de Léa. Ma cliente a vraiment du mal à comprendre la façon dont la justice fonctionne...» Il y a de quoi. Ce mardi matin, le meurtrier et violeur présumé de sa fille Léa va demander à la Cour de cassation d’annuler purement et simplement le contenu de sa première garde à vue, pierre angulaire dans ce dossier.
Cette garde à vue s’est déroulée le 1er janvier 2011. A l’époque, Gérald Seureau se rend lui-même au commissariat central de Montpellier (Hérault). Le jeune homme raconte alors qu’il s’inquiète pour Léa qu’il a laissée, quelques heures plus tôt, dans un bois, dans le quartier du Plan-des-Quatre-Seigneurs. C’est même lui qui conduit les enquêteurs sur les lieux. Ils découvrent alors le corps de la jeune fille de 17 ans à moitié dénudée. La tête a été enfoncée dans la terre. Elle a été violée à plusieurs reprises et lourdement frappée. La gourmette de Gérald Seureau traîne à côté du cadavre.

Les amphétamines provoquent une panne sexuelle

Rapidement, lors d’une deuxième garde à vue, le jeune homme passe aux aveux. Il explique qu’il a passé le réveillon de la Saint-Sylvestre en compagnie de la jeune fille de 17 ans et de plusieurs amis. Qu’ils ont consommé des amphétamines. C’est d’ailleurs ce qui aurait provoqué chez lui une «panne» alors qu’il s’apprêtait à avoir un rapport sexuel avec Léa dans un bois jouxtant la fête. Fou de rage, il aurait alors frappé et violé la jeune fille à plusieurs reprises, la laissant ensuite pour morte.
Sauf que ses aveux ne valent plus rien aux yeux de la justice. Profitant d’une faille juridique liée à la réforme de la garde à vue datant d’avril 2011 et de sa rétroactivité, l’avocat de Gérald Seureau a réussi, en juin 2012, à faire annuler cette partie de la procédure, arguant du fait que son client n’était pas assisté d’un avocat au moment où il s’est exprimé devant les enquêteurs. Depuis, Gérald Seureau a changé de version et dit qu’il ne se souvient de rien.

Les preuves effacées d’un «trait de plume»?

Il ne reste donc dans le dossier que le contenu de la première garde à vue et les preuves que les enquêteurs ont trouvé à ce moment-là. Il y a l’ADN de Gérald Seureau retrouvé sur les vêtements et le corps de Léa, il y a aussi sa gourmette, étrangement abandonnée à ses côtés. Ce mardi matin, sur le même principe que la première fois, l’avocat de Gérard Seureau –qui n’a pas souhaité s’exprimer auprès de 20 Minutes– va donc demander à la Cour de cassation l’annulation de cette garde à vue.
«Tous les éléments de preuve seraient effacés d’un trait de plume, s’insurge Marie-Ange Le Boulaire, présidente de l’Association nationale pour la reconnaissance des victimes. Il ne resterait que le PV d’audition des amis de Léa qui disent l’avoir vue quitter la fête avec Seureau. Ce serait alors insuffisant pour le juger!» La Cour de cassation devrait mettre sa décision en délibéré.

http://www.20minutes.fr/societe/1261053-20131209-proces-meurtrier-presume-lea-pourrait-etre-annule-a-cause-dune-faille-juridique

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