samedi 7 décembre 2013

Pau : quinze ans de prison pour tentative de meurtre

La victime aura une dernière fois sollicité le regard de son agresseur. Peu après le verdict qui condamnait Bernard Petit dit Chaguet à 15 ans de réclusion, Sandrine Lasserre s’est approchée du banc des accusés en fixant le condamné du regard. Son agresseur ne s’est pas retourné.
Bernard Petit dit Chaguet a été condamné pour la violente tentative de meurtre commise le 6 janvier 2010 sur le parking du Leclerc de Mourenx. La cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques a retenu trois coups de couteau flanqués dans des « régions vitales » du corps. Une série d’attaques « qui auraient pu donner la mort ».

En revanche, les six jurés et les trois juges professionnels ont écarté la préméditation. Il n’y a « aucun élément permettant de démontrer la préméditation », a conclu le président Michel Le Maître.
  • L’accusé « laminé »
Bernard Petit dit Chaguet est resté interdit à l’énoncé du verdict. « Il accepte sa responsabilité mais il est abasourdi, confie son avocate Me Casau. Il a vécu cette audience comme un rouleau compresseur, il est laminé. »
Le conseil juge la peine de 15 ans « sévère » pour un enchaînement de faits qu’elle considère encore comme une « agression » et non une tentative de meurtre. « Moi je pense qu’il n’a pas l’intention de tuer, avait-elle plaidé le matin. C’est une agression violente, c’est vrai, mais il n’y a pas d’intention d’homicide. »
La cour ne l’a pas entendue de cette oreille et n’a pas minoré la tentative de meurtre en agression. Elle ne l’a pas non plus aggravée par la préméditation comme le demandait l’avocat général en listant les actes préparatoires.
« Le couteau était ouvert avant d’entrer dans le véhicule », avait lancé Orlane Yaouancq avant de requérir 25 ans de prison contre l’accusé.
  • « Ce n’est pas juste »
« La préméditation, évidemment qu’elle y est », a lâché Louis Lasserre, l’époux de la victime. « Il avait bien le couteau à la main, il est allé le chercher dans sa voiture. »
Avant de quitter le palais de justice, Sandrine Lasserre est restée un long moment, les yeux rougis, dans la petite salle réservée à l’accueil des victimes. « Quinze ans, ce n’est pas juste, explique son mari à sa sortie. Il a déjà fait deux ans et demi, il sortira dans 12 ans. Je pense qu’il aurait dû prendre 18 ou 20 ans. »
  • La place de la victime
Chaque partie aura retenu le même grand moment de ce procès. « Choquée » par l’adresse de la victime à son agresseur jeudi soir, l’avocate de Bernard Petit dit Chaguet y voit le « problème général de la place d’une victime dans un procès pénal ». « Elle prend une place qui n’est pas la sienne, elle n’est pas procureur regrette Me Casau. Elle intervient avec toute sa douleur, on se rapproche de la loi du talion. »
Nonobstant, l’épisode n’a pas soulagé Sandrine Lasserre. « Au contraire, livre son mari. Elle n’a pas eu la réponse qu’elle voulait. Elle a été déçue. »

http://www.sudouest.fr/2013/12/07/quinze-ans-de-prison-pour-petit-dit-chaguet-1251707-4697.php

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