vendredi 24 janvier 2014

Affaire Deromme: trente ans pour Sylviane Fabre

La cour d’assises du Var a écarté la préméditation dans le crime de Lorgues.Elle a toutefoisinfligé à l’ex-belle-sœur de la victime le maximum de la peine prévue pour un meurtre
La cour d’assises du Var n’a pas retenu ce jeudi la circonstance aggravante de la préméditation contre Sylviane Fabre, pour le meurtre de Colette Deromme, le 14 avril 2011 à Lorgues.
La thèse de la défense, d’un meurtre commis sous le coup de la colère, a prospéré auprès du jury, qui est cependant revenu de quatre heures de délibéré avec un verdict supérieur à ce qu’avait requis l’avocat général.
David Parel, le fils de Sylviane Fabre, qui l’avait aidée à effacer les traces du crime et à se débarrasser du corps de Colette Deromme, a été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve. La cour a délivré un mandat de dépôt contre ce prévenu qui n’avait jamais été placé en détention provisoire.
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La vérité entière
Aux intérêts des quatre enfants de Colette Deromme, Me Florence Leroux-Ghristi s’est dite persuadée que le crime avait été préparé et organisé. Et qu’il s’en était fallu de peu que la disparition de Colette Deromme reste mystérieuse.
« S’il n’y avait pas eu cette panne de voiture, le corps aurait été jeté dans les gorges du Verdon, et on ne l’aurait peut-être pas retrouvé, ou bien plus tard. »
Elle a exigé que soit dite « l’exacte vérité », seule capable de satisfaire les parties civiles, durement éprouvées par les dix mois de calvaire imposés par les accusés.

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Pendant près de deux heures d’un réquisitoire dense, l’avocat général Pierre Arpaia est minutieusement revenu sur les développements de l’enquête, depuis le signalement de la disparition de Colette Deromme le 15 avril 2011, jusqu’aux aveux de Sylviane Fabre le 14 février 2012.
La préméditation en question
Concentrant son propos sur le thème de la préméditation, M.Arpaia a rappelé les menaces préalables de Sylviane Fabre, demandant plusieurs fois à son fils de « zigouiller Colette », ou annonçant qu’elle avait trouvé une « solution radicale » de régler leur conflit sur la SCI.
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« Elle a choisi à la fois le moment et le lieu, et elle a préparé la logistique.La corde, elle l’a préparée à l’avance, j’en ai la conviction. » L’annonce du crime à son fils, deux heures avant qu’il ne soit perpétré, révélée la veille par David Parel, était venue « bétonner la préméditation ». En foi de quoi il a requis vingt-cinq ans de réclusion, aux deux tiers incompressibles.
La thèse du meurtre l’a emporté
L’avocat général ayant aussi requis trois ans de prison (peine maximum pour les délits reprochés) contre David Parel, Me Muriel Gestas a dressé le portrait d’un jeune homme incapable de s’opposer aux injonctions de sa mère.
« Depuis quand se rend-on sur les lieux d’un assassinat sans arme, a lancé Me Olivier Lantelme pour la défense de Sylviane Fabre. La corde avec laquelle elle tue, elle la trouve sur place. »
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Selon lui, le fait que le crime ait eu lieu près d’une maison habitée, où des témoins risquaient d’intervenir, allait également contre la préméditation. Tout comme le transport du corps dans une voiture qui tombe en panne, et son abandon en bord de route à la va-vite.
« Je n’ai jamais vu préméditer de tuer sans arme, sous le nez de tiers, sans rien prévoir de l’après-crime. Écartez la préméditation. » La cour a partagé son analyse sur ce point. S’agissant de la peine, il avait demandé aux jurés de rendre « un verdict à visage humain, avec une note d’espoir ».

http://www.varmatin.com/actu/draguignan

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