vendredi 17 janvier 2014

Manosque : règlement de comptes entre voisins du troisième âge

Il faut dire qu'il y a trente ans que ces deux-là se regardent en chien de faïence du côté d'un immeuble près de la tour Saint-Lazare, à Manosque.
Mais jusque là, personne n'en était venu aux mains. C'est pourtant ce qui s'est produit le 7 juin dernier. Alors qu'un occupant de l'immeuble, qui va sur ses 84 ans tout de même, est affairé à passer l'aspirateur à l'intérieur de sa voiture, qu'il a, pour l'occasion, stationnée sur une place réservée aux handicapés, une autre habitante qui réside au quatrième étage, sort de l'immeuble toute pimpante. Il faut dire que c'est son anniversaire et que son compagnon de 78 ans est venu la chercher pour lui offrir le restaurant et fêter dignement ses 76 printemps.
Seulement voilà, à la vue de l'octogénaire, à qui elle a répété à maintes reprises qu'il n'a pas le droit d'utiliser cette place et que celui-ci s'en moque depuis trente ans, son sang ne fait qu'un tour. Pire : ne va-t-elle pas se prendre les pieds dans le fil électrique de l'aspirateur et tomber par terre ?
Lorsqu'elle se relève, les insultes pleuvent avec les noms d'oiseaux qui vont avec. Le compagnon de la septuagénaire vient défendre sa belle et pousse l'octogénaire qui chute lourdement. Résultat des courses : un transport à l'hôpital et plusieurs contusions qui lui valent quatre jours d'ITT. Une plainte est déposée et les deux tourteraux comparaissent devant le tribunal correctionnel pour "violence commise en réunion suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours".
"J'aurai tout vu dans ce tribunal, mais que l'on en vienne aux mains sur une personne de 84 ans qui a de surcroit des prothèses aux hanches, c'est vraiment lamentable, car on pourrait s'attendre à plus de sagesse à votre âge !", lance le substitut du procureur de la République, Elisabeth Liard. Pour la dame qu'elle soupçonne d'avoir asséné un coup de poing à la victime, elle réclame deux mois de prison avec sursis et le double pour son compagnon, toujours avec du sursis.
Me Pascal Antiq défend les deux prévenus. "La sagesse c'est la victoire du temps et vos réquisitions sont très excessives. Nous ne sommes pas ici dans un cas de violences en réunion car rien ne démontre que ma cliente a participé aux faits. Donc vous devrez la relaxer et modérer la sanction pour son compagnon."
Le tribunal a requalifié en violences volontaires. Le compagnon écope de 1 000 € d'amende dont 500 € avec sursis. Il devra verser aussi 500 € à la victime en guise de dommages et intérêts. Son amie a bénéficié de la relaxe

http://www.laprovence.com/article/actualites/2709825/manosque-reglement-de-comptes-entre-voisins-du-troisieme-age.html

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