vendredi 31 janvier 2014

Un an de prison ferme pour le séquestreur de Laubadère

Le jeune homme qui a séquestré son cousin et un ami dans la nuit du 26 au 27 janvier, à Laubadère, a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis. Une déception sentimentale et des traumatismes liés à l’enfance expliqueraient ce geste.
On a frôlé le pire, dans la nuit du 26 au 27 janvier, dans un pavillon, cité Laubadère à Tarbes. Comme nous l’avions relaté dans nos précédentes éditions, un jeune homme comparaissait hier après-midi, devant le tribunal correctionnel, pour avoir séquestré une quinzaine de minutes son cousin et un ami voisin qu’il a menacés de mort. Le jeune homme explique ce geste par des relations houleuses avec sa compagne. Le 24 décembre 2013, il la frappe même avec sa ceinture et pointe son fusil sur elle en la menaçant de mort , comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises par le passé, notamment en 2006 où il a été condamné pour violences sur conjoint.
Puis, il part en vacances au Portugal mais à son retour du pays, sa compagne a quitté le domicile du couple quelques jours après avoir déposé une main courante au commissariat. Pour se venger de son départ, il décide de la priver de leur véhicule en imaginant un scénario assez machiavélique. Il commandite un vol, puis la destruction par incendie de la voiture et dépose une fausse déclaration de vol au commissariat de Tarbes, le 25 janvier 2013, 24 heures à peine avant la séquestration. Cette nuit-là, l’accusé passe un coup de fil à son voisin et ami et lui dit qu’il veut se suicider. Ce dernier déboule dans sa maison et le trouve le fusil sous le menton. Il pointe l’arme sur lui et son cousin et leur dit qu’il va les tuer. Il colle même le fusil contre le front de son voisin.
La présidente Élisabeth Gadoullet relate le témoignage de ce dernier : «J’ai eu très peur et j’ai commencé à pleurer. Il ne cessait de répéter que je savais où était sa compagne».
Après avoir demandé à son ami de téléphoner à sa compagne à qui il a réitéré ses menaces de suicide, dans un nouvel accès de folie, l’accusé tire un coup de feu. «Je ne peux pas vous dire s’il m’a visé ou s’il a volontairement tiré au-dessus de ma tête», a témoigné l’ami voisin lors de son audition. «C’est sur le coup des nerfs. Je n’avais pas envie de faire de mal à qui que ce soit», se défend l’accusé. Mais lors de l’interpellation, quand les policiers lui demandent s’il est armé, celui-ci nie. Ils découvrent alors sous le coussin d’un fauteuil 33 cartouches, dans son garage un cache pour lunette de visée et une culasse et dans le compartiment du moteur d’une vieille voiture, une carabine 22 Long Rifle. Les policiers convainquent le jeune homme de les accompagner à l’hôpital. Mais devant son état d’excitation, auquel vraisemblablement la consommation de stupéfiants n’est pas étrangère, le personnel est obligé de le sangler. Il profite même de leur absence pour s’enfuir et se précipite à son domicile pour tout casser. Après une absence de quelques heures, il sera interpellé à son retour. L’expertise psychiatrique et l’enquête de personnalité mettent en avant «une enfance difficile», liée en particulier à une maltraitance familiale et à l’absence de ses parents qui se sont séparés lorsqu’il était enfant.
Comme le souligne le procureur de la République : «Mais ce n’est pas parce qu’on a connu de grandes difficultés qu’on prend forcément une arme en menaçant de mort un membre de sa famille et un ami et qu’on frappe sa compagne (...). Ces deux personnes ne portent pas plainte parce qu’elles considèrent que vous êtes malade. Mais on a évité le pire. Vous auriez pu trembler, avoir un mauvais geste et le coup partait dans la tête». Il requiert «une peine mixte» de 18 mois de prison dont 6 avec sursis et une mise à l’épreuve sur 2 ans avec obligation de travail et de soins, interdiction de rencontrer la victime et mandat de dépôt à l’audience.
Outre «les violences de son enfance» et la fragilité de son client, l’avocat de la défense a plaidé «les regrets et les remords» formulés par son client, gage selon lui qu’il ne recommencera pas. Le tribunal a condamné le jeune homme à 3 ans de prison dont 2 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 24 mois avec obligation de travail, de soins, de résidence, interdiction de détenir une arme et d’entrer en relation avec les victimes.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/31/1807417-un-an-de-prison-ferme-pour-le-sequestreur-de-laubadere.html

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