mardi 4 février 2014

Assises du Var: Régis De Camaret se dit innocent

En appel d’une condamnation à huit ans de prison, pour des viols sur mineures, il y a vingt-cinq ans à Saint-Tropez, l’ex-entraîneur vedette de tennis accuse le poids de ses 71 ans
Régis De Camaret avait lâché un peu de lest, en novembre 2012, à la fin de son procès devant la cour d'assises de Lyon. Après avoir nié bec et ongles le moindre abus sur deux anciennes stagiaires de son centre de tennis, l'ex-entraîneur vedette de Saint-Tropez avait fini par présenter des excuses à l'une d'elles. Des excuses pourquoi, puisqu'il niait l'avoir touchée ? « Les caresses, les gestes que je n'aurais jamais dû faire parce que j'étais entraîneur… »Hier, on était en appel devant la cour d'assises du Var. Oublié le palais de justice de Lyon. Oubliée la condamnation à huit ans de prison. Compteurs remis à zéro. « Je n'ai jamais agressé, ni violé qui que ce soit. »
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La prescription
C'est donc en innocent que Régis De Camaret s'est présenté devant les jurés varois, assisté par Me Eric Dupond-Moretti qui a commencé d'emblée à esquisser l'axe de sa défense : il ne veut rien entendre de ce qui est prescrit. Ce qui va l'obliger à se répéter tout au long de cette première semaine de procès, où vont défiler à la barre une vingtaine d'anciennes stagiaires. La plupart conservent des griefs sexuels contre l'accusé, même s'il s'agit de faits frappés par la prescription.
Un entraîneur à succès
La cour a débuté l'instruction de l'affaire en évoquant la biographie de Régis De Camaret, aîné de cinq enfants d'une famille de catholiques pratiquants de l'Ardèche. Après une scolarité jusqu'au bac technique dans des institutions et un service militaire dans les Chasseurs alpins à Briançon, il a trouvé un emploi de dessinateur industriel dans une usine de torpilles à Saint-Tropez. Fou de tennis, au début des années 70, il crée à Saint-Tropez une petite école de tennis qui va monter en puissance pour déboucher en 1980 sur la création du centre d'entraînement des Marres à Ramatuelle. Ses talents d'entraîneur, même s'ils n'étaient pas sanctionnés par les diplômes requis, ont fait merveille. Au point que bien des parents qui avaient des ambitions tennistiques pour leur progéniture, lui ont confié leurs filles. Avec succès jusqu'en 1990 où Régis De Camaret a quitté la presqu'île pour rejoindre un club de Biarritz, avec Nathalie Tauziat. Puis, ils ont acheté ensemble un club à Cap Breton dans les Landes où jusqu'à sa mise en détention, il était entraîneur à titre bénévole. « J'ai une retraite de 147 e par mois », a-t-il indiqué à la cour.
À l'isolement
À 71 ans, Régis De Camaret est aussi apparu affaibli par le poids des ans. Il commence à devenir sourd, a des problèmes de circulation sanguine dans les jambes, s'essouffle plus facilement, mais ne prend aucun traitement médical. Ce qui lui pèse le plus en détention, c'est d'être confiné à l'isolement. « Je suis seul en cellule. Je suis en promenade tout seul dans une cour. Je vois le gardien quinze secondes quand il m'apporte mon repas. Je n'ai pas pu consulter mon dossier. »La cour entendra ce matin, le gendarme de la compagnie de Draguignan qui a dirigé l'enquête. Une enquête ouverte après la plainte d'Isabelle Demongeot, en octobre 2005. Elle sera le principal témoin à charge de cette journée.

http://www.nicematin.com/faits-divers/assises-du-var-regis-de-camaret-se-dit-innocent.1606975.html

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