10 ans. L'avocat général avait réclamé mardi une peine de "12 à 15 ans de prison". En 2012, en première instance, Régis de Camaret, ancien entraîneur de tennis vedette, avait été condamné à 8 ans de prison par les assises du Rhône à Lyon. La cour d'assises du Var l'a condamné à 10 ans de prison pour les viols de deux pensionnaires mineures de son club de Saint-Tropez.
Mardi, avant que la cour ne se retire pour délibérer, l'ex-entraîneur de tennis de 71 ans avait pris la parole pour déclarer : : "J'ai honte et je demande pardon, c'est tout".
Jusque-là, l'homme avait uniquement pris la parole pour nier avoir violé, alors qu'elles avaient 13 ans, Stéphanie et Karine, les deux seules parties civiles, aujourd'hui des mères de famille de 37 ans profondément traumatisées. A Lyon, Régis de Camaret avait déjà demandé pardon à Stéphanie, tout en niant l'avoir violée et en évoquant des caresses. "J'ai honte, j'ai fait une connerie énorme, j'aurais dû arrêter", avait-il dit en 2012, ajoutant : "Si je lui ai fait du tort, je lui demande pardon.
"Je l'ai senti extrêmement ému, il avait une voix chevrotante, il a demandé pardon et je peux vous dire que c'est un effort colossal", Me Eric Dupond-Moretti.
"Je pense que les derniers mots de Régis de Camaret, qui leur demande pardon à la fin, elles se demandent s'il faut vraiment les recevoir comme un aveu de culpabilité ou si c'est les besoins de l'instant, de l'émotion", a lancé mardi à Draguignan, Me Isabelle Colombani, avocate de la partie civile. "C'est un moment fort, on l'avait un petit peu à Lyon, là c'est dit...", a-t-elle néanmoins reconnu.
Isabelle Demongeot, ancienne numéro deux française du tennis dont la plainte avait déclenché en 2005 la procédure judiciaire, a confié avoir eu "le souffle coupé" en entendant le mot final de Régis de Camaret. "C'est un soulagement, c'est bon quand même", a-t-elle dit, même si elle ne sait pas si ce pardon s'adressait à toutes les femmes qui ont témoigné. La championne, la plus exposée en raison de sa notoriété, a raconté durant le procès comment Régis de Camaret lui a "tout enlevé" dans sa vie, en la violant durant neuf ans à partir de l'âge 13 ans.
"Je l'ai senti extrêmement ému, il avait une voix chevrotante, il a demandé pardon et je peux vous dire que c'est un effort colossal", a pour sa part affirmé l'avocat de l'accusé, Me Eric Dupond-Moretti. "C'est peut être trop tard, mais c'est mieux que rien", a estimé le ténor du barreau de Lille.
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