samedi 8 février 2014

Régis De Camaret et la thèse du complot

Au cinquième jour de son procès en appel devant la cour d'assises du Var, Régis De Camaret est enfin sorti de son mutisme, hier après-midi au palais de justice de Draguignan.
S'il avait refusé de s'exprimer, face à une trentaine de ses anciennes stagiaires dont les deux tiers l'accusaient d'abus sexuels, c'est parce qu'elles évoquaient des faits prescrits, qui ne pouvaient lui être reprochés.
Mais là, le président Fusina souhaitait connaître sa position quant aux accusations de viols très précises portées la veille par Karine et Stéphanie.
Régis De Camaret les a rejetées, s'estimant victime d'un complot.
Liguées contre lui
Revenant sur tous les témoignages entendus depuis cinq jours, le président a cherché à savoir si Régis De Camaret estimait avoir eu un comportement d'homme et d'entraîneur adapté.
« Je me reproche de ne pas avoir gardé mes distances. J'ai dû commettre des erreurs, mais pas au point où on me les a reprochées.
« Je n'ai pas su mettre une barrière, me mettre à l'abri des compétitions entre joueuses. Il y a eu une familiarité que je n'ai jamais su gérer et qui m'a mis en difficulté.
Pourquoi il y a eu cette situation avec celles qui se plaignent, je ne sais pas. »
Le président Fusina a insisté sur la vindicte de toutes ces personnes qui appartenaient à des générations différentes et ne connaissent souvent pas les parties civiles : « Pourquoi elles sont liguées contre vous ? »
« Je vous répondrais par une autre question : pourquoi à Cap Breton pendant douze ans, et avant à Biarritz pendant trois ans je n'ai eu aucun problème ? Peut-être parce qu'à Saint-Tropez j'étais plus jeune et je ne savais pas gérer des situations que j'ai appris à gérer ensuite. »
Non pour Karine
Karine, 37 ans, l'accusait de lui avoir pénétré le sexe avec un doigt quand elle avait 13 ans.
« Elle a peut-être mal interprété certains de mes gestes, comme un bras autour des épaules ou un bisou, à cause de cette proximité. »
Selon Régis De Camaret, il était en déplacement sur un tournoi au moment où Karine situait les faits de viol.
« Je n'ai rien fait à Karine. Je continue à dire qu'elle ment, parce que je n'étais pas là début mars 1990, quand elle dit que ça a eu lieu. Quel intérêt elle a à mentir, je n'en sais rien. »
- Vous pensez qu'elle a adhéré à un complot ?
« Comme je ne vois pas d'autre raison, je pense que oui. »
Un « contact » avec Stéphanie
Il a rejeté de même les accusations de Stéphanie, qui avait décrit des viols répétés, deux à trois fois par semaine, pendant toute l'année scolaire 1989-1990, quand il s'introduisait dans sa chambre par la fenêtre.
« J'allais la voir au début parce qu'elle me demandait des trucs scolaires. Un jour elle a commencé par me dire qu'elle voulait rester avec moi. Ca a dégénéré. Elle s'est déshabillée et s'est mise sur mes genoux.
« Je l'ai tenue dans mes bras, mais je ne l'ai jamais embrassée. Il n'y a jamais eu d'acte sexuel. Je me suis mis dans une situation où je n'aurais jamais dû me retrouver. Je n'aurais jamais dû accepter ce contact. »
Un contact qui selon lui s'est produit six à sept fois.
La cour en est restée sur ces oppositions, avant la suspension de l'audience pour le week-end. Les débats reprendront lundi avec les dépositions des experts psychologues et psychiatres. Le réquisitoire pourrait intervenir mardi, et Me Eric Dupond-Moretti plaidera mercredi en défense.

http://www.nicematin.com/derniere-minute/regis-de-camaret-et-la-these-du-complot.1612843.html

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