dimanche 13 avril 2014

Double assassinat de Nice: les fâcheux oublis de l'accusé Mahdi Belhadj

La cour d'assises du Var a consacré sa journée de vendredi à entendre les experts et témoins de personnalité de Mahdi Belhadj, le prothésiste dentaire de 36 ans qui comparaît en appel pour un double assassinat et une tentative d'assassinat le 2 août 2001 à Nice.
L'accusé, qui a toujours nié avoir ouvert le feu sur une dizaine de jeunes du quartier Vernier, réunis à l'angle du boulevard Gambetta et de la rue Scoffier, avait été acquitté des mêmes charges par les assises des Alpes-Maritimes en juin dernier.
Pour les mêmes faits, il avait été précédemment condamné à perpétuité en 2004 par une juridiction criminelle tunisienne, puis acquitté en 2005, puis à nouveau condamné à perpétuité après cassation, sans toutefois qu'un mandat d'arrêt international ne soit lancé contre lui par les autorités tunisiennes.
« J'étais dans un état second »
Sur cette procédure tunisienne, le président Pascal Guichard a fait observer à Mahdi Belhadj que lors de sa garde à vue le 20 août 2001 à Bizerte, il avait dit plusieurs inexactitudes sur son emploi du temps lors de la nuit du crime et sur les conditions dans lesquelles il disait avoir appris les faits.
« En Tunisie, j'étais dans un état second. Quand j'ai parlé, j'ai fait six jours de garde à vue, où ils me mettaient dans un trou et ne me donnaient rien à manger pendant vingt-quatre heures. On m'a fait vivre un calvaire. Pendant plus de deux ans j'étais dans une grotte. Guantánamo, c'est le club Med à côté. »
Mahdi Belhadj avait ainsi affirmé que le soir des faits, il n'avait pas quitté son domicile après 22 heures, la fusillade ayant eu lieu à 22 h 03. Confronté ensuite aux éléments de la téléphonie mobile, il avait reconnu être sorti entre minuit et 1 heure du matin.
Par ailleurs, il avait affirmé n'avoir appris les faits qu'après son arrivée en Tunisie. Faisant ainsi l'impasse sur la visite que lui avait rendue son ami Mahrez Khiari tard dans la nuit du 2 août, où ils avaient pourtant parlé de la fusillade et de la rumeur qui le désignait comme l'auteur.
« Pour moi, c'était des ragots.Ça ne me concernait pas. Dans l'état où j'étais, je n'ai pas menti. Je ne m'en souvenais pas. »
La cour est également revenue sur l'itinéraire de fuite à pied du tireur encagoulé, aperçu par deux témoins, l'un dans la rue du Rocher, qui se termine en impasse par une volée d'escaliers, puis l'autre dans la rue Roger-Martin-du-Gard.
Dernier témoin
C'est dans cette rue que le témoin de la fusillade, qui s'était lancé à scooter à la poursuite du tireur en contournant la rue du Rocher, était tombé quelques minutes après sur Mahdi Belhadj, en sueur, au volant de sa voiture. Il l'avait questionné pour savoir s'il avait vu le fuyard, et avait obtenu une réponse incohérente.
L'accusé a répété qu'il arrivait de plus d'une heure de footing et qu'il n'avait pas compris ce que lui avait dit le témoin. Ce dernier n'a pas déféré à sa convocation devant la cour, et un mandat d'amener a été délivré contre lui. Il aurait été localisé en Tunisie et devrait être amené lundi matin au palais de justice de Draguignan, pour une confrontation à la barre avec Mahdi Belhadj

http://www.nicematin.com/nice/double-assassinat-de-nice-les-facheux-oublis-de-laccuse-mahdi-belhadj.1695131.html

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