mardi 1 avril 2014

Meurtres de Montigny : et si ce n'était pas Heaulme ?

Heaulme pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz. S'ils accréditent la thèse d'un autre homme présent sur les lieux, le procès du tueur en série pourrait être renvoyé, un jour à peine après son ouverture.

Il s'était accusé lors de sa garde à vue, avant de se rétracter. Henri Leclaire a-t-il été blanchi trop vite, il y a de cela 27 ans ? Une audience cruciale doit se tenir mardi matin devant la cour d'assises de Metz où est jugé depuis lundi le tueur en série Francis Heaulme pour le meurtre à coups de pierres de deux garçons de huit ans le long d'une voie ferrée à Montigny-lès-Metz le 28 septembre 1986. Un double meurtre qui avait valu à un autre suspect, Patrick Dils, deux condamnations et 15 ans de prison, avant qu'il ne soit acquitté en 2002. Francis Heaulme se dit lui aussi innocent.

Et lundi, un coup de théâtre est venu chambouler l'organisation de l'audience : le nom d'un autre suspect blanchi au cours de l'enquête a refait surface avec insistance, celui de Henri Leclaire, incriminé par de nouveaux témoignages de dernière minute. Le 19 mars dernier, un ancien conducteur de train a affirmé aux gendarmes se souvenir avoir vu un homme ensanglanté - qui ressemblerait selon lui à 90% à Henri Leclaire - courir le long des voies ferrées au moment du crime. 
Et un autre témoin s'est manifesté samedi soir : une clerc d'avocat a raconté avoir reçu des "confidences d'Henri Leclaire" un jour qu'il lui livrait des courses. Semblant "revivre" la scène devant elle, il lui aurait notamment confié avoir "coursé" et "attrapé" Cyril et Alexandre ce jour-là, tout en affirmant : "Ce n'est pas moi qui ai tué les enfants".
 
Ces nouveaux témoignages ont conduit le président Gabriel Steffanus à avancer à mardi l'audition d'Henri Leclaire, initialement prévue le 8 avril. Sa déposition sera confrontée à ces nouveaux témoignages. Aujourd'hui âgé de 65 ans, Leclaire est réputé "rustre" selon les enquêteurs, et souvent confus et exaspéré lorsqu'il a été amené à témoigner lors des différents procès. Manutentionnaire dans une usine jouxtant la scène de crime, il avait l'habitude de faire des rondes le week-end, pour vérifier que des enfants ne jouaient pas dans les bennes de son employeur. Mais il s'est contredit à plusieurs reprises sur son emploi du temps le  dimanche après-midi des faits : il a d'abord nié être présent, puis l'a admis,  avant de le contester à nouveau.
 
 
 

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