C'est l'histoire d'une famille déchirée. Ce mercredi, lors de son procès pour le meurtre de sa maîtresse, Maurice Agnelet est confronté à son fils après les révélations fracassantes de ce dernier. Lundi, Guillaume Agnelet a en effet expliqué que sa mère lui avait confié être au courant des méfaits de son père. Or, en visioconférence avec la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, Annie Litas vient de désavouer son fils. «Je trouve ça totalement irréaliste et rocambolesque. Je n'ai jamais prononcé ces propos», assure-t-elle ce mercredi. Elle «conteste formellement» les accusations envers son ex-compagnon.
«Je suis sa mère et je le resterai toujours mais je suis totalement démunie face à ses déclarations. Je ne comprends pas. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse faire de telles déclarations. (...) Il s'est éloigné de son père, de son frère, puis de moi-même, il a même eu un geste de violence à mon égard. (...) Cet enfant a sûrement beaucoup souffert. J'ai ressenti ces dernières années qu'il était en souffrance», explique encore Annie Litas, offrant ainsi à Maurice Agnelet une grande bouffée d'air.
Le président réalise alors qu'elle lit un papier et lui ordonne de l'écarter. «Je suis perturbée depuis 48 heures», justifie-t-elle.
Tout n'est pas joué car lundi, Guillaume Agnelet a également expliqué que son père lui avait dit, alors qu'il n'avait que 16 ans, qu'il savait où se trouvait le corps. Selon son fils, Maurice Agnelet aurait tué Agnès Leroux une nuit de la Toussaint 1977, alors qu'ils étaient partis faire du camping près de Monte Cassino (Italie). Le meurtrier présumé a lui toujours nié avoir éliminé la riche héritière niçoise de 29 ans, disparue depuis cette date.
Guillaume Agnelet doit encore être confronté à son frère, Thomas, qui lui défend son père.
Un autre témoin-clé
La cour souhaite également entendre un autre témoin-clé, Françoise Lausseure, autre ex-épouse de Maurice Agnelet. En 1999, elle avait permis la réouverture du dossier en revenant sur l'alibi qu'elle avait jusqu'alors fourni à son amant. Mais vivant au Mexique, Françoise Lausseure semble vouloir rester en dehors de l'affaire. Elle a fait savoir qu'elle refusait de se rendre à l'ambassade de France à Mexico pour y être entendue en visioconférence. Me François Saint-Pierre, n'a pas exclu de demander un renvoi si elle ne témoignait pas.
Un renvoi de ce troisième procès est possible mais apparaît improbable à certains proches du dossier, au terme de presque quatre semaines d'audience. La cour dispose en effet de procès-verbaux d'audition de Françoise Lausseure et les résultats d'une éventuelle enquête complémentaire semblent très aléatoires trois décennies et demie après les faits allégués. Les déclarations spontanées de Guillaume Agnelet ont en effet bouleversé 36 ans de procédure en apportant pour la première fois des éléments détaillés sur le déroulement du meurtre présumé d'Agnès Le Roux.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/proces-agnelet-confrontation-entre-le-fils-accusateur-et-le-pere-presume-tueur-09-04-2014-3753447.php
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