mardi 20 mai 2014

Marseille : la maltraitance des personnes âgées en procès

Chaque fois, on a l'impression d'entendre une nouvelle histoire qui ressemble tellement aux précédentes. Une histoire de maison de retraite où le secret aurait été érigé en règle et où les familles découvriraient chaque jour ce qu'elles n'osaient croire la veille. À la maison de retraite "Le Haras", chemin des Baumillons (15e), à Notre-Dame-Limite, dans les quartiers nord de Marseille, des patients ont vécu entre 2001 et 2006 de bien étranges phénomènes. C'est la fille d'une patiente qui a alerté les autorités. Sa mère, Nidjmé Gabro, souffrait de la maladie d'Alzheimer. Elle avait certes ce qu'il est convenu d'appeler une forte personnalité. Cela autorisait-il le personnel à la placer dans une pièce isolée, pompeusement baptisée "la Tisanerie", sans fenêtre ni toilettes ?
Quand les autorités sanitaires et sociales ont mis leur nez dans le "Haras", elles ont découvert pêle-mêle des problèmes de nourriture insuffisante, un manque de surveillance, des conditions d'accueil déplorables, un non-respect des rythmes de vie traditionnels, des problèmes de pharmacie clandestine et des patients attachés sur leur lit.

Exercice illégal de la médecine et de violences sur personnes vulnérables

La gérante, Liliane Jenner, qui répondait hier d'exercice illégal de la médecine et de violences sur personnes vulnérables, avait pour habitude de distribuer de l'Atarax, un anxiolytique, à nombre de malades, hors de toute prescription médicale. On aurait bien aimé entendre le son de sa voix, mais elle a préféré se faire représenter par ses brillants avocats, Mes Gaétan Di Marino et Michel Lao.
Quant au Dr Gérard Delage, il n'était pas officiellement le médecin coordinateur mais il en avait tout le profil. Surnommé "Monsieur Doliprane" par le personnel, il se voyait reprocher hier deux non-assistances à personnes en danger pour avoir pâlement réagi, aux mois de février et d'avril 2005, aux appels de la maison de retraite qui l'alertait le dimanche de l'état de santé soudainement aggravé de deux de ses patientes. Les deux sont mortes. Raymonde, 85 ans, de "mort subite", après avoir "vomi des matières fécales", en raison d'une gravissime occlusion intestinale.

"Ici, au lieu d'un lieu de vie, on a plutôt l'impression d'avoir un lieu de souffrance"

"Je n'ai pas eu cette indication-là", s'est défendu hier à la barre le médecin. Il a expliqué qu'on l'avait appelé pour "des choses bénignes". Quant à Elia, 93 ans, elle est aussi décédée au lendemain d'un appel infructueux, après une douleur thoracique suivie d'une perte de connaissance. "Le suivi me semblait adéquat, a plaidé le Dr Delage. On a essayé de tout mettre en place pour éviter l'hospitalisation. Les constantes étaient relativement bonnes."
"Ici, au lieu d'un lieu de vie, on a plutôt l'impression d'avoir un lieu de souffrance",
a accusé hier le procureur Pierre-Yves Pezzino. Il s'est étonné que cinq pages d'un cahier de liaison aient mystérieusement disparu. Il a requis 18 mois de prison avec sursis, une amende de 20 000 € et un an d'interdiction d'exercer contre le médecin, 24 mois avec sursis et 20 000 € d'amende contre la gérante Liliane Jenner.
 
En défense, Mes Di Marino et Lao ont invité le tribunal à "faire la part des choses entre ce qui relève de l'incrimination pénale et ce qui relève de l'imaginaire collectif". Me Philippe Choulet a évoqué pour le médecin "un parcours professionnel sans tache". La défense réclame la relaxe. Jugement le 23 juin.

http://www.laprovence.com/article/actualites/2885425/marseille-la-maltraitance-des-personnes-agees-en-proces.html

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et bien voila un article nien commenté. Quelques petits oublis : les accusateurs ont juste assassiné un petit jeune fe 16 ans, frappés Mme JENNER parce qu ils ne voulaient pas que leut Mère quitte l etablissement. L Avocat des pleignants M° Antoine BERAUD n a t-il pas participé acrivement au montage de cette affaire contre Mme Jenner; coutumier de cet exercice avant d être pensionnaire lui même de la prison des Baumettes dans un autre dossier.. Que dire de ce psrudo infimier Jean Charles Escribano cet infirmier qui a agit en cabinet noir se faisant passer pour ce qu' il n est pas.. lequel avait comme projet de créer sa propre maison de retraite avec sa maitresse.. Conclusions Mme Liliane JENNER et le Dr Gérard DELAGE tous deux relaxés par la Cour d' Appel d'Aix en Provence; 15 ans de combat pour révéler toute la vérité sur les agissements des infirmiers précités