lundi 19 mai 2014

Procès du faux taxi Bruno Cholet : «J'ai eu la peur de ma vie», confie une cliente

«Un pic à glace» et «des gants noirs». Prise en charge un soir de février 2008 par le faux taxi Bruno Cholet, une jeune femme a raconté ce lundi avoir «eu la peur de sa vie» face au quinquagénaire, jugé en appel pour le meurtre d'une Suédoise de 19 ans
«Il avait un pic à glace dans la main, il avait des gants noirs. C'était la panique», a raconté Héléna Perez, 32 ans, au sixième jour du procès devant la cour d'assises de Seine-et-Marne de Bruno Cholet. La jeune femme, qui travaillait à l'époque comme serveuse près des Champs-Elysées, prenait le taxi chaque soir pour rentrer chez elle. Cette nuit-là, elle était montée par inadvertance dans la voiture de l'accusé, avant de réaliser qu'il n'avait pas de compteur.

«Il a verrouillé les portes» et «on a fait le tour de Paris», a expliqué la trentenaire, chignon noué de façon stricte et gilet noir. «Il avait l'air exaspéré. Pendant le trajet, il n'arrêtait pas d'insulter les flics, la
.» Héléna Perez, qui dit avoir «envisagé de mourir», confie avoir laissé tomber une boule de cheveux sur le plancher du véhicule. «Je me suis dit qu'au moins il resterait mon ADN si je disparaissais», explique la jeune femme, finalement déposée sans violences à Vincennes.

Dans le box,
Bruno Cholet, 57 ans, écoute sans ciller. Avant de livrer sa propre version des faits. «J'étais très fatigué (...) Je peux comprendre qu'elle ait eu peur, mais je ne pense pas que les circonstances justifient qu'elle ait paniqué à ce point-là», estime-t-il. Le pic à glace? «C'était un stylo, pour rentrer l'adresse dans le GPS». Les gants noirs? «Je devais avoir la crève, c'était pour mieux tenir le volant (...) Quand je suis malade, je transpire de partout», ajoute-t-il d'une voix éraillée.

Déjà condamné pour trois viols

Décrit comme «pervers» par un psychiatre, Bruno Cholet est accusé d'avoir séquestré et tué Susanna Zetterberg, étudiante suédoise de 19 ans, montée à bord de son faux taxi le 18 avril 2008, devant la boîte de nuit parisienne La Scala. Des faits qu'il nie formellement. Le corps de l'étudiante avait été découvert le 19 avril en bordure de forêt de Chantilly (Oise) avec quatre balles dans la
, une plaie à l'arme blanche et les mains menottées. Son état, à demi calciné, n'a pas permis d'établir si elle a subi des violences sexuelles.

Déjà condamné notamment pour trois viols, Bruno Cholet avait été interpellé six jours après, confondu par des témoignages, des images de vidéosurveillance et grâce au fichier des personnes condamnées pour exercice illégal de l'activité de taxi.

A l'époque des faits, le quinquagénaire, qui se définit comme «libertin» et se décrit comme «volubile», avait l'habitude de discuter avec les passagers et passagères de son faux taxi. Jusqu'à se montrer insistant quand ces dernières lui «plaisaient». «Quand je suis avec une femme qui physiquement m'intéresse et avec qui je peux avoir mes chances, oui, il m'arrive de rouler plus doucement», pour «voir s'il y a une ouverture», a raconté ce lundi à la cour cet homme bedonnant, cheveux poivre et sel coupés à ras.

«Ça vous est arrivé d'avoir des relations sexuelles avec des personnes qui vous preniez en taxi», l'interroge le président, Hervé Stéphan. «Oui», «deux ou trois fois», répond l'accusé après une brève réflexion.

Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.


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