Vindicatifs et parfois agressifs, les avocats de Jamel Leulmi ont tenté de discréditer la parole de la principale accusatrice, lundi devant la cour d'assises de l'Essonne qui a également entendu le troublant témoignage d'une troisième femme ayant souscrit des assurances décès au bénéfice de l'accusé.
En s'adressant directement à Julie Derouette, Me Eric Dupond-Moretti, l'un des conseils de Jamel Leulmi a voulu sans aménité donner le ton en prélude aux questions de la défense: "Ca va être long et je vais poser beaucoup de questions."
Face à cette ex-conquête de Jamel Leulmi, principale accusatrice à son procès, le défenseur s'est montré virulent et volontiers ironique dans ses questions et saillies. "Quelle arrogance!", a-t-il ainsi pesté à la fin de l'audition de la jeune femme qui accuse Jamel Leulmi d'être l'instigateur et l'un des auteurs d'une violente agression dont elle dit avoir été victime, en décembre 2009 au Maroc, pour toucher près de sept millions d'euros d'assurance décès.
"Vous êtes une marionnette entre ses mains"
Les accusations de Julie Derouette n'ont pas varié tout au long d'une audition qui avait débuté vendredi. Sur le détail de certains faits en revanche, les explications de la trentenaire n'ont pas toujours été aussi limpides. Sur la nuit de l'agression par exemple : Mme Derouette avait affirmé avoir quitté avec M. Leulmi l'hôtel de Marrakech où elle logeait autour de 23 heures, quand un "checkout" de l'établissement et un paiement par carte bancaire en toute fin de nuit semblent attester du contraire. "On m'a volé toutes mes affaires (...) Jamel connaissait le code", argue Julie Derouette.
Sur les longs courriers adressés à l'accusé ou la multitude de textos, Mme Derouette explique qu'ils ont été rédigés pour la plupart ou en partie sous la dictée de Jamel Leulmi, pour les faire lire à sa mère ou pour "rassurer" sa compagne "officielle" Céline. "Il fallait que je montre à Céline que j'avais besoin d'argent, que j'avais besoin d'être protégée", se défend Julie Derouette. "Vous êtes une marionnette entre ses mains", ironise Me Dupond-Moretti.
Pour la défense qui veut substituer la figure de Julie Derouette victime en Julie Derouette harceleuse, éconduite mue par la vengeance, les textos semblent une mine à exploiter tant il est difficile d'y faire le tri entre le vrai du faux, entre la sincérité et la manipulation.
Karine, 41 ans
Les conseils de Jamel Leulmi, qui depuis l'ouverture des débats ont été prompts à dénoncer l'exposé cru des turpitudes sexuelles de leur client, ne se sont pas fait prier pour lire quelques-uns des textos "très très hard" envoyés par la partie civile à l'accusé. "C'est dans le but de m'humilier, allez y Maître", a invité Julie Derouette, affichant une sérénité qui ne l'a que rarement abandonnée.
De sérénité, il n'était en revanche pas question lors de l'audition de Karine T, 41 ans, la troisième femme dans ce dossier, à avoir souscrit des contrats d'assurances décès pour un montant potentiel de trois millions d'euros au bénéfice de Jamel Leulmi, après Kathlyn Vasseur et Julie Derouette.
A l'évidence limitée intellectuellement, Karine T qui a rencontré l'accusé dans un club échangiste et se dit "très influençable", est apparue tétanisée à l'audience allant jusqu'à faire un malaise. "Il m'a fait souscrire plusieurs assurances vie à son nom, moi je ne comprenais pas. J'avais qu'à remplir et à signer", a raconté ce témoin au milieu d'un dossier qui semble la dépasser, bien loin de la thèse d'une manipulation que Jamel Leulmi a défendu lors de l'instruction.
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