mardi 8 juillet 2014

Le procès d’un accident mortel sur un chantier

Au printemps 2011, Thierry Baule et Jérôme Gilson participaient à la construction du restaurant « Il Ristorante », sur un chantier de la zone commerciale Ikéa de Thillois, en périphérie de Reims. Les murs étaient en construction. Le 18 avril, Thierry Baule, âgé de 45 ans, s’occupait du « décoffrage », consistant à enlever les deux plaques entre lesquelles du béton avait été coulé la semaine précédente.
L’accident se produisit lorsque le grutier, qui télécommandait la manœuvre du sol, enleva la seconde plaque : l’édifice, haut de six mètres sur dix de large et lourd de huit tonnes, s’effondra sans lui laisser le temps de réagir. Thierry Baule décéda sur le coup. Monté contre la façade intérieure du mur, l’échafaudage sur lequel travaillait Jérôme Gilson s’effondra à son tour, blessant grièvement à la tête cet ouvrier de 34 ans, évacué vers le CHU dans un état comateux.
Afin de faire la lumière sur ce dramatique accident du travail, deux enquêtes étaient ouvertes, l’une judiciaire confiée à la communauté de brigades de Gueux, l’autre, administrative, diligentée par l’inspection du travail. Trois ans plus tard, l’audience du tribunal correctionnel, programmée vendredi dernier, devait déterminer les responsabilités de chacun.
Trois personnes étaient poursuivies : le conducteur de travaux, le chef de chantier et le chef d’entreprise. Les visages sont graves. L’un d’eux, marqué par le drame, « ne peut plus se rendre sur un chantier, il est en reconversion », précise l’avocat de la défense qui plaida la relaxe pour le conducteur de travaux et le chef de chantier. Sur le banc des parties civiles, la mère et la concubine de la victime retiennent difficilement leurs larmes. Actant que « le mur n’était pas stabilisé ce 18 avril », le substitut du procureur, lui, différencia « la gravité des fautes »  : 60 000 euros d’amende contre l’entreprise, un an de prison avec sursis pour le chef de chantier (ainsi qu’une interdiction d’exercer cette fonction pendant cinq ans) et, enfin, six mois avec sursis contre le conducteur de travaux.
Jugement le 3 octobre.

http://www.lunion.presse.fr/region/departements/marne/reims

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