mercredi 20 août 2014

Un policier allemand jugé pour des actes de cannibalisme

Un policier allemand comparaît à partir de vendredi à Dresde pour avoir tué et dépecé un homme rencontré sur un site dédié au cannibalisme. Lui plaidera le "suicide assisté" de sa victime.

Dans cette affaire glauque qui avait fait les gros titres dans le monde entier, Detlef Günzel, 56 ans, encourt la perpétuité pour meurtre et "atteinte à la paix des morts", soit quinze ans de prison en pratique. "Le fait que la victime était apparemment consentante n'est pas entré en ligne de compte pour détermminer les charges retenues contre l'accusé", a précisé le porte-parole du parquet, Lorenz Haase. Günzel a reconnu avoir poignardé la victime à la gorge en novembre 2013 et découpé son corps en morceaux qu'il a enterré dans son jardin, rappelle le parquet. Mais l'enquête n'a jamais établi l'existence d'actes cannibales, contrairement à certaines allégations de presse. Le mobile du crime a été "la satisfaction d'un désir sexuel", selon l'acte d'accusation.
Detlef Günzel et le défunt, Wojciech Stempniewicz, s'étaient rencontrés en octobre 2013 sur un site dédié au cannibalisme, qui revendique 3.000 inscrits et se targue d'être "n°1 pour la viande exotique". Stempniewicz, un consultant de 56 ans d'origine polonaise résidant à Hanovre (nord), et Günzel, policier depuis 30 ans, avaient d'abord échangé de nombreux mails, textos et coups de fil. Puis ils s'étaient retrouvés à la gare principale de Dresde, le 4 novembre dernier. Günzel avait conduit son invité dans sa maison de Hartmannsdorf-Reichenau, où il tenait des chambres d'hôtes avec son compagnon.
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"Nous ne pensons pas qu'il s'agit d'un cas de suicide assisté"

La suite, sujette à divergences entre l'accusation et la défense, apparaît dans un film de 50 minutes décrit comme une "pure horreur" par un enquêteur. La vidéo sera diffusée à l'audience. Günzel avait avoué aux enquêteurs avoir emmené Stempniewicz dans sa cave et l'avoir poignardé à la gorge pour le tuer. Mais il s'est depuis rétracté, selon son avocat, Endrik Wilhelm. Selon Me Wilhelm, l'enregistrement prouve que la victime, suspendue par la gorge à une poulie, n'a jamais perdu le contact avec le sol et aurait pu "mettre fin à la strangulation à tout moment". "Nous ne pensons pas qu'il s'agit d'un cas de suicide assisté", une qualification passible de cinq ans de prison, a rétorqué le porte-parole du parquet.

D'après des informations de presse, la vidéo montre un homme en caleçon démembrant un autre homme nu suspendu à un crochet, bâillonné, les mains dans le dos. A un moment, l'agresseur fait un pause pour écouter le coeur de la victime, puis se remet à l'ouvrage. Günzel a passé au moins quatre heures à découper le corps et scier les membres, avant de les enterrer sous sa pelouse. Il avait de lui-même conduit les enquêteurs aux restes de sa victime, dont on n'a pas entièrement reconstitué le corps. Les parties génitales manquent toujours, d'après la presse locale.Une vingtaine de témoins sont attendus à l'audience, qui devrait durer au moins jusqu'en novembre.
 

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