lundi 27 octobre 2014

Ecolière blessée en Charente-Maritime, les parents déposent plainte

L'accident s'est déroulé le 1er octobre à Pont-l'Abbé-d'Arnoult, petite commune située entre Saintes et Rochefort. Ce jour-là, lors d'une pause, la petite Maddy, 4 ans, a passé les mains à travers une vitre de son école en jouant à 1,2,3 soleil dans la cour.
 
« La maîtresse m'a appelée à 11 heures, affolée, pour me dire que ma fille venait d'avoir un accident », se rappelle Sarah Renaud, sa maman. Un agent spécialisé des écoles maternelles (Atsem) a promulgué les premiers soins. Heureusement, plus de peur que de mal.
La petite fille s'en est tirée avec des plaies superficielles. Une fois la peur passée, la famille Renaud, qui habite Sainte-Radegonde, a commencé à se poser la question des responsabilités. « Cette école date de 1953. Les fenêtres sont d'origine. Il n'y a plus de mastic au niveau des joints. Or, il existe des baies vitrées tout le long de la classe », indique Sarah Renaud. La question de la vétusté de cette école, qui accueille environ 150 enfants en maternelle et en élémentaire, n'est pas nouvelle. Sauf que cet accident donne une autre dimension au problème.

Les parents au créneau

Après avoir cherché des explications auprès des élus, et faisant face à un silence, les parents de la petite Maddy ont décidé de déposer plainte contre la mairie, à la compagnie de gendarmerie de Saintes. « Le maire est responsable de ce qui se passe dans sa commune. Nous ne cherchons pas à être indemnisés. Nous avons déposé plainte pour que l'école soit sécurisée et que ce genre d'accident ne se reproduise pas », confie la mère de famille.
Elle est soutenue dans son initiative par la secrétaire de l'Association de parents d'élèves de l'école, Stéphanie Neves Peyrard. « Alors que la mairie investit régulièrement de l'argent pour pallier la vétusté des bâtiments, il aurait mieux valu décider la construction de nouveaux locaux. Nous avons estimé le coût d'un tel chantier entre 500 000 et 600 000 euros pour la commune », pointe-t-elle du doigt.
Une position pas loin d'être partagée par Monique Rivière, la maire de Sainte-Radegonde, commune limitrophe, et vice-présidente de la Communauté de communes Charente-Arnoult-Cœur- de-Saintonge chargée de l'enfance et de la petite enfance. « La question n'est effectivement pas nouvelle. Il aurait fallu réfléchir beaucoup plus en amont à une nouvelle construction. C'est en tout cas un avis qui n'engage que moi », précise-t-elle.

Un doigt dans l'engrenage

Sauf que le maire de Pont-l'Abbé-d'Arnoult, Didier Mayau, répond que le doigt était déjà dans l'engrenage au moment de sa première élection en 2008. « Il y a eu des réparations engagées sur cette école au fil du temps. L'option prise à un moment donné n'a pas été celle d'une construction neuve. Aujourd'hui, il est difficile de prévoir autre chose. Financièrement, la commune ne peut pas. Il existe un plateau sportif autour de l'école. On ne peut donc pas la déplacer. Il faudrait tout démolir pour reconstruire sur place… »
Suite à l'accident, des travaux ont eu lieu pendant les vacances pour sécuriser les fenêtres. « Et on a prévu d'investir dans l'isolation thermique des bâtiments en remplaçant, notamment, toutes les ouvertures. Le chantier sera fait pendant les grandes vacances d'été de 2015 », prévient le directeur général des services de la mairie, Patrick Dieu.
Quant à savoir si le maire se sent responsable de ce qui s'est passé, l'élu botte en touche. « Une plainte a été déposée. C'est l'enquête qui le déterminera. Je ne veux rien dire de plus… » Son directeur général des services fait cependant remarquer qu'aucune alerte provenant du monde des adultes gravitant autour de l'école ne laissait supposer un tel accident. Et que la commission de sécurité n'a fait aucune remarque.
Comment le maire perçoit-il, alors, la démarche des parents de la petite Maddy ? « Je mets ça sur le compte du choc émotionnel. Si je n'ai pas répondu à leur appel, c'est qu'il y a eu une confusion avec mon adjoint aux affaires scolaires. Je pensais que c'était pour une autre histoire qui avait été réglée », assure Didier Mayau.
http://www.sudouest.fr/2014/10/27/une-ecoliere-blessee-les-parents-deposent-plainte-1716719-1492.php

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