lundi 20 octobre 2014

Père et fils condamnés pour quatre braquages

Les efforts de la défense n'auront pas suffi pour démontrer que père et fils n'avaient peut-être pas agi ensemble. Vendredi soir, la cour d'assises de Toulouse a condamné Xavier et Kévin Clamens, 51 et 22 ans, pour quatre braquages commis dans la région toulousaine mi-2011. Si le fils a toujours reconnu les attaques du supermarché Casino de Gratentour, de deux agences Banque postale de Toulouse et d'une agence Banque populaire de Saint-Orens, le père, qui comparaissait en récidive, a nié jusqu'au bout sa participation.
Artiste, décorateur, un peu affabulateur aussi (il se dit titulaire d'un «prix de Rome» et a fourni à la Cour le justificatif d'une distinction qui n'est pas celle que l'on croit), Xavier Clamens ne semblait pas destiné à une carrière dans le grand banditisme. Mais sa «folie des grandeurs» et un projet commercial impossible à financer l'ont poussé au hold-up en 2005. Dans l'aventure, il avait entraîné un de ses neveux et a passé deux ans en prison entre 2007 et 2009.
À l'automne 2011, les enquêteurs viennent de nouveau frapper à sa porte : son 4x4 a été identifié par la vidéosurveillance sur les lieux de deux nouveaux casses. Son fils Kévin, reconnu sur les caméras, passe rapidement aux aveux. Le jeune homme, âgé de 19 ans, indique avoir commis les casses et nomme son père comme son complice. Pour lui, il s'agissait de financer leur installation au Maroc, motivée par l'intention du père d'ouvrir dans ce pays une fabrique de vêtements. Mais cette fois, Xavier Clamens nie avec force, et son fils finit par revenir sur l'implication de son père.

12 ans de réclusion

Avocat du père, Me Alexandre Martin s'est efforcé vendredi de pointer les incohérences dans le récit des témoins, «la tête ronde» décrite par l'un, alors que son client a le visage allongé, les «yeux foncés» identifiés par une autre, alors que l'homme a les yeux bleus. Il a aussi pointé les «certitudes» des enquêteurs, une enquête bouclée à vitesse grand V «parce qu'on tenait un coupable idéal», et un dossier bâti à charge sur les premiers aveux de Kévin.
Mais qui d'autre aurait été le complice du jeune homme, décrit comme «solitaire» et «sans ami» ? Le flou sur ce point, l'absence d'alibi du père et peut-être la psychologie des deux accusés (le fils étant décrit à l'époque comme «immature», «influençable» et «en grande admiration» devant son père) ont davantage convaincu la cour, qui a condamné Xavier Clamens à 12 ans de réclusion criminelle. Kévin, que son avocate Me Emmanuelle Franck a décrit comme «changé», sans casier judiciaire et fort en détention provisoire d'une expérience de bracelet électronique réussie, a écopé de 5 ans de prison, dont un avec sursis. Le père a indiqué qu'il ferait appel. Le jeune homme, qui reconnaît les faits et déjà passé 3 ans en détention, en restera là.

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