dimanche 23 novembre 2014

Garorock : les gendarmes n'étaient pas clients des dealers

Le tribunal avait à juger quatre dealers qui avaient profité, en juin dernier, du festival Garorock de Marmande pour vendre de la drogue. C'était compter sans les gendarmes.
Le Festival Garorock, qui, comme son nom l'indique, fait la part belle au rock, attire non seulement les festivaliers – ils étaient près de 65 000 pour l'année 2014 – mais aussi ceux qui veulent faire planer les participants autrement qu'avec la musique.
Quatre de ces vendeurs de substances dites illicites n'ont pas pu profiter, fin juin 2014, des bénéfices de leur commerce qu'ils avaient pourtant espéré fructueux. C'était compter sans les gendarmes qui veillaient, en civil, sur le bon déroulement de l'événement. Surveillant discrètement certains individus au comportement louche, ils appréhendaient rapidement quelques détenteurs-revendeurs de cannabis, ecstasy ou autres produits dérivés.

Argent facile

La première à comparaître devant le tribunal correctionnel d'Agen, hier, une jeune fille de 23 ans, ne niait rien. Difficile d'ailleurs d'expliquer pourquoi elle aurait eu plusieurs sachets d'herbe et de l'ecstasy dans son soutien-gorge, si ce n'est pour en revendre.
Au président qui lui demandait pourquoi elle venait de Toulouse pour faire son petit trafic elle répondait «Je voulais me faire un peu de sous facilement. C'est un endroit festif et ce sont des produits de fête».
Elle avouait consommer de la drogue depuis l'âge de 13 ans car, explique-t-elle, «j'avais une vie assez difficile et au collège on découvre la marijuana». Elle tente de s'en sortir «petit à petit» avec l'aide d'une psychologue.
«Il s'agit pour la justice de l'accompagner dans ses démarches» concède le procureur qui remarque malgré tout qu'il «ne faut pas se fier aux apparences», faisant référence à celle de la jeune fille «propre sur elle» qui «sort des clichés alors qu'elle est dans la drogue». Il requiert trois mois de prison avec sursis et l'accomplissement d'un travail d'intérêt général de 70 heures sur 18 mois, ainsi qu'une obligation de soins.

Des peines avec sursis

Trois autres prévenus étaient jugés, dont deux en leur absence. L'un d'eux n'avait pas trouvé mieux que d'aller proposer des buvards de LDS aux gendarmes en civil qui patrouillaient. Mais, surprise, les buvards s'avéraient imprégnés de sucre et non de LSD. Le «très peu perspicace» revendeur s'était plaint d'avoir «été odieusement trompé» par ses fournisseurs.
Rien de nouveau pour les autres affaires. Ils étaient revendeurs de tête, de résine ou de fleurs de cannabis, car «dans le cannabis tout est bon comme dans le cochon», ainsi que le chuchotera quelqu'un dans la salle. Ils écopèrent de peines avec sursis allant de 3 à 5 mois ou de travaux d'intérêt général et les scellés, drogues ou numéraires, furent confisqués, pour frapper là où ça fait mal.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/23/1997182-garorock-les-gendarmes-n-etaient-pas-clients-des-dealers.html

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