jeudi 6 novembre 2014

Guise : Un président d’association accusé de harcèlement

Comme souvent dans les dossiers de harcèlement moral c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. Ou plutôt la parole de l’une. Celle d’une ancienne secrétaire de Thiérache Multi Services, une association spécialisée dans la reconversion professionnelle des demandeurs d’emploi, qui accuse l’ancien président de harcèlement moral. L’affaire a abouti mardi à la comparution devant le tribunal correctionnel de cette figure locale, responsable de plusieurs associations à Guise.
Pendant tout le procès, le prévenu âgé de 65 ans n’a eu de cesse de répéter ce qu’il déclare depuis le début de l’enquête : « je suis innocent ».
Des approches « tactiles »
L’ancienne secrétaire, elle aussi maintient ses déclarations. Le 6 décembre 2012, alors qu’elle est employée à temps partiel depuis quelques mois, elle est convoquée dans le bureau du président. Selon ses déclarations, ce dernier se serait lancé dans une véritable déclaration d’amour. « Je te trouve très belle », lui aurait-il avoué avant de lui demander d’avoir une relation intime et discrète avec elle. « Ne t’inquiète pas, ça restera entre nous. Ma femme et ton mari ne sauront rien », aurait-il ajouté. Toujours selon les dires de la plaignante, si elle acceptait cette relation, il lui promettait d’augmenter ses heures de contrat.
« J’ai refusé, je lui ai dit que j’étais fidèle à mon mari », complète-t-elle. Ce refus aurait entraîné des pressions de la part du président afin de la licencier. Malgré tout, il aurait tenté à plusieurs reprises des approches « tactiles », en lui caressant les hanches ou respirant ses cheveux.
Le prévenu nie en bloc expliquant que les conditions de travail s’étaient un peu tendues à l’époque à la suite de l’embauche d’une manager. Son avocat, Me Laurent, va plus loin et met en cause le comportement de l’ancienne secrétaire, plusieurs fois rappelée à l’ordre dans son travail. Il démonte également les divers témoignages en faveur de celle-ci « tous indirects », explique-t-il. « Personne n’a rien vu et tout le monde la croit ».
Le parquet a requis quatre mois de prison avec sursis et une amende de 2000 €. Les juges se sont donné jusqu’au 2 décembre pour faire la part entre la parole de l’une et la parole de l’autre.


http://www.aisnenouvelle.fr/region/guise-un-president-d-association-accuse-de-harcelement-ia16b109n136813

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