Ce jour là, Kinga Wolf, une femme d'affaires d'origine polonaise, était retrouvée morte dans la baignoire de la chambre qu'elle occupait au Bristol avec son compagnon anglais, Ian Griffin. La veille, celui-ci avait quitté le palace parisien au volant de sa Porsche, laissant sur la porte un écriteau: "Ne pas déranger".
Le couple, elle, 36 ans, à la tête d'une société d'exportation de légumes florissante, lui, homme d'affaires multi-cartes, était en route pour la Côte d'Azur. Tout s'est arrêté dans la nuit du 24 au 25 mai dans un palace parisien, le Bristol.
Le couple, elle, 36 ans, à la tête d'une société d'exportation de légumes florissante, lui, homme d'affaires multi-cartes, était en route pour la Côte d'Azur. Tout s'est arrêté dans la nuit du 24 au 25 mai dans un palace parisien, le Bristol.
A partir de ce lundi, Ian Griffin comparaît devant la cour d'assises de Paris pour le meurtre de sa compagne. Il encourt 30 ans de prison.
Esclandres sur les Champs-Elysées puis au Bristol
Entre Ian et Kinga, les relations étaient souvent orageuses, sur fond d'alcool et d'anti-dépresseurs. Et depuis leur arrivée à Paris, ils s'étaient fait remarquer par des esclandres, d'abord dans un restaurant chic du quartier des Champs Elysées, puis au Bristol même, où un employé avait entendu une violente dispute à travers la porte dans la nuit du 24 au 25 mai, avant qu'un verre ne vole par leur fenêtre en pleine nuit. Quand on ouvre la porte de la chambre, sur insistance de la famille de Kinga qui ne parvient plus à la joindre depuis deux jours, tout est sens dessus dessous. Traces de sang sur les murs et le matelas, lustre et pied de chaise brisés, câbles électriques arrachés. Deux pistolets à impulsion électrique, dont un camouflé en tube de rouge à lèvres, sont retrouvés.
La victime, dénudée, porte de nombreuses traces de coups et l'autopsie révélera des hémorragies à la tête, au foie ou au pancréas, et une brûlure compatible avec une arme à impulsion électrique. Les enquêteurs lancent aussitôt un mandat d'arrêt contre Ian Griffin, qui sera interpellé le 1er juin en Angleterre, réfugié chez un ami, affirmant venir de tenter de mettre fin à ses jours. Extradé en mai 2011, il a été incarcéré jusqu'en mars 2013, puis remis en liberté sous bracelet électronique, après une grave maladie.
La victime, dénudée, porte de nombreuses traces de coups et l'autopsie révélera des hémorragies à la tête, au foie ou au pancréas, et une brûlure compatible avec une arme à impulsion électrique. Les enquêteurs lancent aussitôt un mandat d'arrêt contre Ian Griffin, qui sera interpellé le 1er juin en Angleterre, réfugié chez un ami, affirmant venir de tenter de mettre fin à ses jours. Extradé en mai 2011, il a été incarcéré jusqu'en mars 2013, puis remis en liberté sous bracelet électronique, après une grave maladie.
Il assure ne pas se souvenir des faits, évoquant un "trou noir", et la possibilité d'une overdose de médicaments de son amie. Quant aux dégâts, il a dû la repousser alors qu'elle l'agressait. Car s'il reconnaît que sa relation avec Kinga était émaillée de disputes, parfois violentes, il explique que c'est elle qui le frappait. Au réveil, il dit ne pas avoir compris tout de suite qu'elle était morte.
"Un acte de folie"
"A l'évidence c'est un acte de folie", estime Francis Triboulet, son défenseur, qui décrit un homme "aujourd'hui encore dévasté parce qu'il a causé la mort de la femme qu'il aimait". Dans ce "couple tumultueux", l'avocat ne voit "aucune raison objective (à ce meurtre), pas de jalousie, pas d'assurance vie". "Une situation incompréhensible qui ne peut s'expliquer que par un acte de folie".
Mais si la défense tournera autour d'une éventuelle diminution du "discernement", et donc de la responsabilité, les experts psy, ceux britanniques saisis avant l'extradition comme les français qui l'ont été lors de l'instruction, le jugent atteint de troubles de la personnalité et dépendant à l'alcool et aux médicaments, mais responsable.
La famille de la victime, elle, reçoit cette attitude "comme une fuite, une volonté d'esquiver sa responsabilité", explique leur avocat, Guillaume Traynard. "Les seuls moments qu'il oublie, son "trou noir", sont précisément ceux de nature à engager sa responsabilité".
Or, au contraire, "il fait tout pour organiser sa fuite, ce qui est bien le contraire d'une abolition du discernement", relève l'avocat. Quant aux violences, "elle a reçu trois coups mortels, lui n'a aucune trace". "C'est une histoire tristement classique d'une relation de violences conjugales qui conduit à la mort de la femme".
Ian Griffin encourt 30 ans de prison. Le procès est prévu jusqu'au 5 décembre.
"Un acte de folie"
"A l'évidence c'est un acte de folie", estime Francis Triboulet, son défenseur, qui décrit un homme "aujourd'hui encore dévasté parce qu'il a causé la mort de la femme qu'il aimait". Dans ce "couple tumultueux", l'avocat ne voit "aucune raison objective (à ce meurtre), pas de jalousie, pas d'assurance vie". "Une situation incompréhensible qui ne peut s'expliquer que par un acte de folie".
Mais si la défense tournera autour d'une éventuelle diminution du "discernement", et donc de la responsabilité, les experts psy, ceux britanniques saisis avant l'extradition comme les français qui l'ont été lors de l'instruction, le jugent atteint de troubles de la personnalité et dépendant à l'alcool et aux médicaments, mais responsable.
La famille de la victime, elle, reçoit cette attitude "comme une fuite, une volonté d'esquiver sa responsabilité", explique leur avocat, Guillaume Traynard. "Les seuls moments qu'il oublie, son "trou noir", sont précisément ceux de nature à engager sa responsabilité".
Or, au contraire, "il fait tout pour organiser sa fuite, ce qui est bien le contraire d'une abolition du discernement", relève l'avocat. Quant aux violences, "elle a reçu trois coups mortels, lui n'a aucune trace". "C'est une histoire tristement classique d'une relation de violences conjugales qui conduit à la mort de la femme".
Ian Griffin encourt 30 ans de prison. Le procès est prévu jusqu'au 5 décembre.
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