dimanche 14 décembre 2014

Meurtre d'un étudiant béarnais à Toulouse : le procès s'ouvre mardi

Quatre ans. Quatre ans que sa famille attend ce procès. "Quatre ans que les agresseurs de Jérémy sont présumés innocents. Eux savent ce qui s'est passé mais ils se renvoient la balle. Moi, je ne les appelle plus des présumés innocents, pour moi ce sont des présumés coupables", témoignait il y a un mois le père du jeune étudiant béarnais tué à Toulouse en février 2011.
Hisham Ouakki, 22 ans, et Driss Arab, 24 ans, les deux suspects qui s'accusent mutuellement d'avoir poignardé Jérémy Roze dans la nuit du 26 au 27 février 2011 à Toulouse comparaissent à partir de mardi devant la Cour d'assises de Haute-Garonne. Tous deux seront jugés pour "tentative de vol suivi de violences ayant entraîné la mort". Un troisième jeune, Magdoub Ferouh, 23 ans, qui les avait accueillis chez lui et dissimulé l'arme blanche, comparaît libre.
Les policiers qui ont retrouvé les deux accusés au terme d'une enquête minutieuse, ont relevé que ceux-ci avaient reconnu avoir voulu dépouiller l'étudiant mais n'avaient finalement rien emporté. Driss Arab et Hisham Ouakki n'ont cessé depuis de se rejeter mutuellement la responsabilité du coup de couteau mortel, même durant la reconstitution des faits.  

"En train de fumer"

"Depuis le début de cette affaire, mon client Driss Arab a toujours contesté avoir participé à l'agression de Jérémy Roze", a rappelé ce week-end son avocat Raphaël Darribère. Il "était en train de fumer un joint" dans la rampe d'un parking "lorsque Hisham Ouakki a décidé d'aller agresser Jérémy Roze".
"Hisham Ouakki reconnaît avoir participé à l'agression de Jérémy Roze", ajoute Me Darribère. Mais il accuse Driss Arab d'avoir été présent et d'être l'auteur du coup de couteau. "C'est là-dessus essentiellement que repose l'accusation de mon client. Ce sont les déclarations de Hisham Ouakki", ajoute l'avocat.

"Amis et complices"

Mais pour l'avocat de la partie civile, Me Laurent de Caunes, Driss et Ouakki "sont tous les deux dans l'action qui consiste à agresser, à extorquer, à voler et au besoin à tuer". "Chacun dit que c'est l'autre. Il y en a au moins un qui ment. Et peut-être les deux", ajoute-t-il, émettant l'espoir que les auditions permettent d'y voir plus clair. 
Pour lui, "il est évident que le procès conduira à la condamnation des deux, même s'ils restent dans leur position de déni et dans leurs mensonges utilitaires". "Ils étaient amis et complices", souligne Me de Caunes et d'ailleurs ils "sont poursuivis pour d'autres agressions du même type".
La mort du jeune étudiant en pharmacie avait choqué nombre de Toulousains. Un mois après les faits, un "cortège de la colère" avait réuni un millier de personnes dans la ville, le long du parcours emprunté par le jeune homme de 27 ans le soir des faits.
Le verdict est attendu vendredi soir. Ils risquent la réclusion à perpétuité

http://www.sudouest.fr/2014/12/14/meurtre-d-un-etudiant-bearnais-a-toulouse-le-proces-s-ouvre-mardi-1767531-5377.php

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