jeudi 4 décembre 2014

Un homme battu à mort sur l'A13 devant sa famille : 20 ans de prison requis

Vingt ans de prison ont été requis jeudi à l'encontre de quatre jeunes des Mureaux (Yvelines), jugés en appel pour le meurtre sur l'A13 d'un automobiliste qu'ils avaient juré de "crever", sous les yeux de sa famille.
En première instance, ils avaient été condamnés en première instance à des peines de 18 à 20 ans  de prison. L'avocat général a réclamé une peine équivalente - ou plus sévère selon les cas - pour les quatre jeunes jugés en appel. Il a justifié  la sévérité de ses réquisitions , insistant  sur "l'intention de tuer" des accusés, âgés de 27 à 29 ans.  "Ils ont proféré des menaces de mort: +Je vais vous tuer, vous enterrer  devant votre mère. Venez les terminer!. Les coups ont été portés à une région  vitale: la tête", a relevé l'avocat général devant les quatre jeunes  impassibles, recroquevillés sur leur banc.


Fustigeant devant la cour d'assises d'appel des Hauts-de-Seine "la loi de  la cité qui se nourrit uniquement de force et de violence", il a demandé aux  jurés d'être particulièrement "sévères" pour "ce meurtre sans raison".
Cette nuit du 26 juin 2010, vers une heure du matin, une Renault Clio  heurte sur une bretelle d'accès qui mène à l'autoroute A13 la voiture de la  famille Laidouni. L'un des passagers de la Clio refuse d'établir un constat et  appelle ses amis en renfort. Quelques minutes plus tard, une dizaine de  personnes de la cité voisine des Musiciens aux Mureaux arrivent sur les lieux.  Mohamed Laidouni, un imprimeur de 30 ans sans histoire, est violemment projeté  contre une glissière de sécurité et roué de coups sous les yeux de sa mère, de  ses frères et de sa femme. Il succombera à ses blessures le lendemain.
"Un émoi immense dans la société française"
Cette affaire a suscité "un émoi immense dans la société française", a  rappelé l'ancien ministre François Baroin, avocat des parties civiles. La  famille Laidouni, en demandant d'établir un constat, "voulait faire respecter  la loi de la République. On leur a opposé la loi de la cité", a ajouté le  conseil qui plaidait pour la première fois aux assises.

Son confrère, Me Francis Szpiner, a évoqué "une mise à mort", "une  expédition punitive", insistant sur la souffrance des parties civiles et "leur  sentiment de culpabilité d'avoir survécu".     Au cours des deux semaines des débats, trois des accusés ont reconnu avoir  porté des coups à la victime, le quatrième assurant avoir frappé l'un des  autres membres de la famille Laidouni. "Il était sur place, on l'a vu porter  des coups sur Mohamed, il doit être condamné de la même manière", a rétorqué  l'avocat général.
Le procès se poursuit avec les premières plaidoiries de la défense. Verdict  prévu vendredi.
 

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