En première instance, ils avaient été condamnés en première instance à des peines de 18 à 20 ans de prison. L'avocat général a réclamé une peine équivalente - ou plus sévère selon les cas - pour les quatre jeunes jugés en appel. Il a justifié la sévérité de ses réquisitions , insistant sur "l'intention de tuer" des accusés, âgés de 27 à 29 ans. "Ils ont proféré des menaces de mort: +Je vais vous tuer, vous enterrer devant votre mère. Venez les terminer!. Les coups ont été portés à une région vitale: la tête", a relevé l'avocat général devant les quatre jeunes impassibles, recroquevillés sur leur banc.
Fustigeant devant la cour d'assises d'appel des Hauts-de-Seine "la loi de la cité qui se nourrit uniquement de force et de violence", il a demandé aux jurés d'être particulièrement "sévères" pour "ce meurtre sans raison".
Cette nuit du 26 juin 2010, vers une heure du matin, une Renault Clio heurte sur une bretelle d'accès qui mène à l'autoroute A13 la voiture de la famille Laidouni. L'un des passagers de la Clio refuse d'établir un constat et appelle ses amis en renfort. Quelques minutes plus tard, une dizaine de personnes de la cité voisine des Musiciens aux Mureaux arrivent sur les lieux. Mohamed Laidouni, un imprimeur de 30 ans sans histoire, est violemment projeté contre une glissière de sécurité et roué de coups sous les yeux de sa mère, de ses frères et de sa femme. Il succombera à ses blessures le lendemain.
"Un émoi immense dans la société française"
Cette affaire a suscité "un émoi immense dans la société française", a rappelé l'ancien ministre François Baroin, avocat des parties civiles. La famille Laidouni, en demandant d'établir un constat, "voulait faire respecter la loi de la République. On leur a opposé la loi de la cité", a ajouté le conseil qui plaidait pour la première fois aux assises.
Son confrère, Me Francis Szpiner, a évoqué "une mise à mort", "une expédition punitive", insistant sur la souffrance des parties civiles et "leur sentiment de culpabilité d'avoir survécu". Au cours des deux semaines des débats, trois des accusés ont reconnu avoir porté des coups à la victime, le quatrième assurant avoir frappé l'un des autres membres de la famille Laidouni. "Il était sur place, on l'a vu porter des coups sur Mohamed, il doit être condamné de la même manière", a rétorqué l'avocat général.
Le procès se poursuit avec les premières plaidoiries de la défense. Verdict prévu vendredi.
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