mercredi 28 janvier 2015

Bettencourt: François-Marie Banier, premier accusé à la barre du tribunal

Le procès de "l'affaire Bettencourt", après deux jours de vaine guérilla procédurière des avocats de la défense, entre mercredi dans le vif du sujet avec l'interrogatoire de personnalité de l'un des principaux accusés "d'abus de faiblesse" au détriment de la milliardaire Liliane Bettencourt, son ex-confident François-Marie Banier.

Le procès des dix personnes accusées d'abus de faiblesse au détriment de Liliane Bettencourt a repris mercredi avec l'audition du principal bénéficiaire des largesses de l'héritière de L'Oréal, le photographe François-Marie Banier.  Après deux jours de bataille de procédure, le tribunal a décidé de joindre au fond les demandes de report formulées par certains avocats de la défense. C'est uniquement si ces demandes sont rejetées à la fin des cinq semaines du procès que les juges pourront rendre leur décision, qui sera mise en délibéré.

Les avocats de Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de
Liliane Bettencourt, et de François-Marie Banier portaient sur l'instruction qu'ils ont vivement critiquée pour avoir été selon eux menée seulement à charge. Ils avaient demandé que l'ordonnance de renvoi qualifiée de véritable "réquisitoire" soit renvoyée au ministère public pour régularisation et qu'il soit sursis à statuer, le temps que l'instruction ouverte à Paris par le juge Roger Le Loire pour faux témoignage contre six personnes de l'entourage de Liliane Bettencourt, dont son ancienne comptable Claire Thibout, mise en examen en novembre dernier, soit arrivée à son terme.  
Un prévenu dans le coma 
Claire Thibout a dit avoir préparé des enveloppes d'argent au profit de l'ancien ministre Eric Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L'ancien président, qui avait été mis en examen, a bénéficié d'un non-lieu. Sur douze personnes mises en examen, dix ont été renvoyées devant le tribunal dont François-Marie Banier, qui a reçu de la milliardaire plusieurs centaines de millions d'euros. L'examen de sa personnalité a commencé mercredi matin.

Patrice de Maistre, doit répondre de plusieurs accusations, notamment celle d'avoir bénéficié de libéralités pour un montant de plus de 8 millions d'euros et d'avoir retiré de fortes sommes d'argent des comptes en Suisse de Liliane Bettencourt dont une partie aurait été reversée à Eric Woerth.  L'homme d'affaires Stéphane Courbit, qui avait obtenu de la milliardaire un investissement 143,7 millions d'euros dans son groupe Lov Group Industrie de paris en ligne, a trouvé un accord de restitution de cette somme avec la famille Bettencourt à la veille du procès.

Alain Thurin,
un ancien infirmier de Liliane Bettencourt qui a tenté dimanche de mettre fin à ses jours par pendaison dans un bois près de son domicile dans l'Essonne, se trouve "dans un coma peu réactif, patient intubé et sédaté", a dit le président du tribunal mercredi. Ce dernier a également lu une lettre datée de samedi adressée au parquet dans laquelle cet homme qui a bénéficié des
libéralités de la milliardaire explique son geste. "Je ne suis pas en état de maîtriser ma défense", a-t-il écrit, ajoutant ne pas vouloir "être confronté à tous ces ténors du barreau" alors qu'il refuse d'être assisté d'un avocat.
 

Aucun commentaire: