vendredi 2 janvier 2015

Festina à l’heure de la prison…

À l’insu de leur plein gré (pour reprendre une célèbre formule humoristique attribuée à un ex-cycliste de l’équipe Festina), Samir et Fouad, les deux copains, se sont fait pincer, lundi soir à Valentigney. Les doigts dans le pot de confiture… ou presque.
Les similitudes avec ledit pédaleur des cimes ne manquent pas. Comme lui, Fouad portait un modèle Festina au poignet ; nous y reviendrons plus tard… Et comme lui, les duettistes n’excellent pas vraiment dans leur ligne de défense, cafouillant allègrement dans les développements, allant jusqu’à nier les évidences.
Mais retour sur la ligne de départ. Il est 18 h 45, lundi, rue des Graviers à Valentigney. Un équipage de la BAC qui patrouille dans le secteur aperçoit deux hommes qui marchent dans la rue.
À la vue des policiers, le plus petit des deux (N.D.L.R. : Samir, de son prénom) cherche, maladroitement, à dissimuler une sacoche.
Le « petit » pique un sprint, le « grand » sort les poings
Quant au grand, mince sinon maigre, il semble correspondre au signalement du suspect d’un vol par effraction commis quelques minutes plus tôt, selon la description physique d’un témoin. C’est plus que suffisant pour que les représentants de l’ordre décident de les contrôler.
Et là, le petit choisit de piquer un sprint comme un chasseur de pois rouges à la vue du sommet de l’Alpe d’Huez ou de La Planche-des-Belles-Filles. Fouad, lui, reste stoïque. Plus tard, il fera montre d’un tout autre tempérament de feu. Mais patience…
Finalement, le fugitif est vite ramené à la raison. Le duo est interpellé. Direction le commissariat. Durant le trajet, les deux amis essaient (fort peu discrètement) de se débarrasser de bijoux qui encombrent manifestement leurs poches. Une fois arrivé à l’hôtel de police, le prénommé Fouad se réveille et se rebelle. Il essaie de frapper un policier.
Tandis que les auditions débutent, les enquêteurs apprennent qu’un deuxième vol par effraction a été commis à quelque 300 mètres du lieu de l’interpellation des deux comparses. Et le vol porte sur des bijoux.
Les pièces du puzzle commencent à parfaitement s’imbriquer les unes dans les autres. D’autant que dans la fameuse sacoche que transportait Samir, il y avait des bijoux. Enfin, la montre Festina portée par Fouad correspond exactement au modèle volé. Implacable, incontestable !

Jugés mardi en comparution immédiate

Sauf que non. Commes des cyclistes dopés jusqu’aux oreilles à l’EPO, qui jurent leurs grands dieux ne pas comprendre, les deux amis nient. Avant de moduler leurs explications en fonction des cartes abattues par les policiers.
Pour les bijoux, Samir finit par reconnaître les avoir acquis, un peu plus tôt dans l’après-midi, auprès d’un quidam qu’il dit ne pas connaître. Classique !
Et la Festina ? Oui elle était dans la sacoche et il l’aurait revendue à son pote Fouad qui avait succombé à son charme, moyennant 20 €. Ce qui constitue un flagrant délit de recel…
Ensuite, ils auraient songé à se rendre dans un bar de Valentigney pour tenter d’écouler la marchandise et se faire un peu de flouze. Sauf que, une fois encore, ça ne colle pas. Quand les policiers les ont interpellés, ils marchaient à l’opposé du bar qu’ils citent. Du grand vaudeville !
Sauf qu’au regard de leurs antécédents réciproques, les deux compères ne font plus rire les gens de justice tant ils ont accumulé de délits, notamment en matière de vol.
C’est ainsi qu’au terme de leurs auditions, le Sochalien de 40 ans et le Montbéliardais de 37, ont été présentés au procureur de la République, mardi en début d’après-midi, avant de passer devant le juge des libertés et de la détention. « Ils ont fini par reconnaître les faits », indique un proche du dossier.
C’est ainsi qu’à quelques heures du réveillon, les spécialistes de la cambriole (leur butin était constitué de deux ordinateurs portables, une console de jeux, du parfum, deux montres, cinq pendentifs, sept chaînes, quatre bagues, quatre gourmettes, un bracelet et une chevalière) ont été placés en détention provisoire.
En attendant d’être jugés, mardi, en comparution immédiate. D’ici là, ils sont invités à synchroniser leurs versions avant que le tribunal remette, à sa manière, les pendules à l’heure. Entre vœux et aveux, il risque d’y avoir quelques fuseaux horaires de décalage…
http://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2015/01/02/festina-a-l-heure-de-la-prison

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