vendredi 30 janvier 2015

Trafiquant tué et brûlé à Mauguio : Holland acquitté, 20 ans pour Martinelli

Dernier jour du procès de Lorenzo Martinelli et de Thierry Holland ce vendredi 30 janvier devant la cour d'assises de l'Hérault. Holland a été acquitté, Martinelli condamné à 20 ans pour meurtre.

15 h : le verdict tombe

La cour d'assises de l'Hérault vient de rendre son verdict dans l'affaire de la mort du trafiquant international de drogue Giuseppe Oliva, tué à Montpellier et brûlé à Mauguio, le 25 novembre 2009. Les jurés ont décidé d'acquitter Thierry Holland qui a passé quatre ans et demi en détention provisoire. La cour a estimé qu'aucun élément matériel ne pouvait être retenu contre lui. Lorenzo Martinelli, lui, a écopé de 20 ans de réclusion pour le meurtre de l'Italien.
12 h : la cour se retire pour délibérer
"Au moment où le procès s'achève se pose la question de la sincérité : cet homme est-il à la recherche de sa vérité ou essaie-t-il de vous tromper ? Est-ce de la manipulation ou de la capitulation ? A force de prendre des coups, on tombe de son piédestal, des gens sont venus lui renvoyer en face l'image non pas du trafiquant, sadique, non, mais l'image de ce qu'il avait été et de ce qu'il est devenu. La défense se bat contre l'image de mafieux crapuleux de Lorenzo Martinelli.
"On a croisé les fichiers de la mafia, on a vérifié s'il n'y avait pas d'autre cadavre, il n'y a rien, cette affaire c'est pas la signature de la criminalité organisée ou même d'un règlement de compte. Comment Martinelli aurait pu décapiter un réseau organisé par Oliva ? Je n'y crois pas une minute".
Et Me Abratkiewicz demande une requalification des faits estimant que rien ne prouve qu'il y a eu étranglement. "On n'est pas dans l'intention de tuer, on n'est pas dans l'homicide involontaire non plus, on est dans des violences qui ont entraîné la mort, il n'y a eu aucune préméditation. Il faut qu'il soit condamné pour ce qu'il a fait". A 12 h 30, la cour part délibérer.

11 h 30 : Me Nougaret, le second avocat de Thierry Holland prend la parole

"Je tiens à saluer l'avocat général qui s'est levé pour demander un acquittement. Moi, des doutes sur son innocence, je n'en ai aucun. Holland ne gravitait pas dans l'univers de Martinelli et d'Oliva, c'est une épave de consommateur qui ne vous donne pas envie de vous droguer ! Il avait le train de vie d'un clochard, c'était une épave sociale, financière et morale. Il n'a jamais changé de version à part lundi où il a un peu édulcoré ses propos. Mais il a peur, peur de tout. L'avocat explique aussi pourquoi il n'a pas formulé de demande de remise en liberté pour son client qui passé quatre ans et trois mois en prison en détention provisoire. "Faire des demandes de remise en liberté, ça ne tenait pas debout, les faits se sont passés dans un huis clos avec deux versions contradictoires pendant 50 mois. Mais je ne veux pas laisser croire que ne pas demander de remise en liberté veut dire que nous nous serions reconnus coupable. L'acquittement est la seule solution, rien ne vous permet de remettre en cause les aveux de M. Martinelli.

10 h 45 : Me Céline Coupard, avocate de Thierry Holland prend la parole

"Avant de vous demander l'acquittement, je veux vous parler de M.Holland, ce n'est pas un trafiquant, c'est quelqu'un de malade, qui souffre, qui porte sa dépression. Il y a deux termes qui expliquent pourquoi il a continué à  fréquenter Martinelli après les faits: la fascination et la crainte. C'est évidemment Martinelli qui a l'ascendant sur M.Holland. Ce dernier a accepté de l'héberger, c'est pour cela qu'il est là aujourd'hui. Après le drame, la peur va le tétaniser, il a paniqué, il n'a pas pu avoir une réaction normale, il est tellement étranger à ce qui se déroule, c'est un témoin innocent des faits qui se déroulent, qui ont conduit à la mort de M.Oliva. Il ne pouvait absolument pas prévoir ce qui allait se passer ce jour là, et la panique l'a fait participé à la deuxième phase, la disparition du corps. Il l'a dit devant le juge : "si j'avais pu faire plus pour la victime", c'est sa seule responsabilité. Je vous demande de l'acquitter".

10 h 20 : l'avocat général tire maintenant à boulets rouges sur Lorenzo Martinelli

"La dispute qui tourne mal, ça ne tient pas, on est aussi loin de l'accident regrettable, loin des coups mortels, c'est un meurtre caractérisé, il n'a laissé aucune chance à la victime et il s'est délecté de l'acte". Pour l'accusation, le mobile est crapuleux. "Il me semble évident que c'est l'appât du gain,  il s'approprie la créance de M. Oliva mais aussi ses biens, il a été vu avec une grosse liasse de billets appartenant à la victime. Et mettre le feu au corps, c'est une méthode digne du grand banditisme. Je veux bien entendre qu'il n'était pas le même homme avant la cocaïne, mais je me méfie des gens qui trouvent la lumière. S'il avait vraiment trouvé la lumière, il n'aurait pas laissé croupir son co-accusé pendant près de cinq ans en prison, il aurait pu le faire à tout moment avant l'audience. J'ai entendu vos regrets, je veux croire que vous pouvez changer, mettez votre intelligence au service du bien". Vingt ans de réclusion sont requis.

10 h : acquittement requis pour Holland

"Nous sommes dans une impasse, seul l'acquittement doit être envisagé pour Thierry Holland". L'avocat général vient de demander l'acquittement de l'accusé qui vient pourtant de passer quatre ans et demi de détention provisoire...
"Je me dois d'être loyal, le doute doit bénéficier à l'accusé : je n'ai pas les moyens de prouver de manière formelle qu'il a participé au meurtre dès lors qu'il est mis hors de cause par Martinelli. Vous ne pouvez pas faire autrement et il n'est pas pas possible de requalifier les faits en non dénonciation de crime, modification de la scène de crime, recel de cadavre, il n'est pas possible de passer en matière délictuelle".
L'accusation s'est pourtant étonnée du comportement de Thierry Holland : "sa version ne répond pas à certaines questions, les appels téléphoniques avec Martinelli le jour du meurtre, son attitude: ça se passe sous ses yeux, chez lui, il ne tente pas d'arrêter Martinelli qui étrangle la victime, il ne prévient pas les secours et va participer tranquillement à l'échange de la montre d'Oliva contre de la cocaïne et à la crémation de la victime".

9 h 45 : l'avocat général dresse le portrait des deux accusés

"Holland était un prof de tennis à la dérive, toxicomane et neurasthénique. Martinelli un revendeur de drogue violent et impitoyable, capable de violences sur son épouse et qui récupère des créances en étant oppressant et menaçant. Il y a cet épisode hallucinant de fin décembre 2009 de l'enlèvement et le passage à tabac d'une victime dont il propose de l'emmener en Belgique, de lui couper le petit doigt et de demander une rançon aux parents. Martinelli fait preuve d'une cruauté, d'un sadisme, de la délectation à faire le mal".

9 h 30 : les réquisitions de l'avocat général

L'avocat général Manon Brignol débute ses réquisitions ce vendredi 30 janvier en rendant hommage à la victime, Giuseppe Oliva, un Italien devenu trafiquant de haschich international.
"La victime est la grande absente du procès et elle n'est pas représentée. M. était installé au Maroc, mais il a touché aux stupéfiants : on commence par les drogues douces puis on tombe dans les drogues dures et pour les financer, il n'y a d'autre choix que de se lancer dans le trafic. Mais c'était un homme qui ne faisait pas parler de lui et un homme décrit comme tranquille, calme qui ne méritait pas de connaître la fin sordide qu'il a connu. Que s'est-il passé le 25 novembre 2009 pour que le corps de Giuseppe Oliva se retrouve à Mauguio, près de l'aéroport, carbonisé sur deux pneus ?".
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