lundi 9 février 2015

Auditions au Procès du Carlton : l'étau se resserre autour de DSK

Le tribunal aborde le deuxième volet de l'affaire. Lundi matin, David Roquet, ancien patron d'une filiale lilloise d'Eiffage a commencé à livrer ses explications. Audition de DSK demain.
La deuxième semaine du procès du "Carlton de Lille" a débuté lundi matin. Le tribunal glisse doucement vers le second volet de l'affaire concernant plus particulièrement les soirées organisées autour de Dominique Strauss-Kahn.
Si les auditions de l'ancien directeur du FMI devraient commencer demain matin, c'est déjà l'organisation d'une partie fine à l'hôtel Murano à Paris, en présence de DSK, qui a occupé une grande partie des débats.

Comment Mounia a-t-elle été recrutée ? 

Costume ajusté, crâne rasé, David Roquet, l'ancien directeur d'une filliale d'Eiffage sera le premier à essuyer les questions serrées du président Lemaire.
Comme presque tout le monde ici, il connait bien René Kojfer, l'ancien responsable des relations publiques du Carlton et principal prévenu dans le premier volet du dossier. Le magistrat veut savoir dans quelles conditions le chef d'entreprise a recruté Mounia R. afin de la conduire dans le prestigieux hôtel du 16ème arrondissement où elle aura une relation sexuelle avec DSK. Celle-ci lui avait été présentée par Me Emmanuel Riglaire, un des tenors du barreau lillois, lui-même ami de Kojfer.
"Cela s'est passé au cours d'un déjeuner. On a parlé de la vie en général. Je lui ai fait part de ma solitude. Il m'a dit: j'ai une maîtresse, elle peut t'accompagner si tu as une sortie" explique l'ancien patron de BTP.
Quelques jours plus tard, David Roquet reprendra contact et sollicitera le numero de Mounia en vue de la soirée parisienne avec un prestigieux complice de galipettes.
- Qu'attendez-vous de Mounia? questionne le président
- D'avoir une soirée avec des prestations sexuelles répond Roquet du tac au tac. Sans pour autant assumer complètement le terme de "prostituée".
"J'ai pensé que pour l'entreprise, il était important d'entretenir le contact avec DSK"
"Pour moi, une prostituée, c'est quelqu'un qui est dans la rue, qui a un maquereau qui la tape. Mounia, c'était une mère de famille qui faisait ça pour arrondir les fins de mois". David Roquet préfère largement le terme plus classe d' "escort".
- Vous dites que c'était une soirée professionnelle. C'est quoi une soirée professionnelle? poursuit le président
- Pour moi, c'était entrer en contact avec Dominique Strauss Kahn
- Attendez, il n'y avait pas de discussion sur les enrobés ou sur le bâtiment dans cette soirée...
- J'ai pensé que pour l'entreprise, il était important d'entretenir le contact avec DSK. 

"C'était une petite soirée"

La soirée durera deux heures. Mounia, David Roquet accompagnés du commissaire Jean-Christophe Lagarde et du chef d'entreprise Fabrice Paszkowski prendront le train pour Paris. 
Dans une somptueuse suite, l'apéritif tournera à la partie fine. Mounia aura une relation sexuelle avec DSK. Pendant ce temps, David Roquet prend un verre au bar. Puis, retour Lille.
Dans le train, Mounia réclame 1500 euros. David Roquet n'a que 1000 euros sur lui. Cent pour le taxi. Et 900 pour Mounia. "J'étais parti sans savoir. Si elle m'avait demandé 1500, j'aurais pris 1500" assure David Roquet. Avant de tempérer face aux questions du procureur: "C'était une petite soirée".
http://www.sudouest.fr/2015/02/09/auditions-au-proces-carlton-l-etau-se-resserre-autour-de-dsk-1825231-5045.php

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