jeudi 26 février 2015

Deux balles pour 25.000 € ?

Nancy. Pourquoi ? La question taraude depuis de longues années. Pourquoi Turgay Firik, entrepreneur dans l’électricité apparemment sans histoire, aurait-il commis l’irréparable un soir d’été ?
Tout commence le 27 juillet 2011. La femme de la victime signale la disparition de son mari, Laurent Royer. La veille, le quinquagénaire domicilié à Jezainville, ancien boulanger de l’Epi d’or rue Saint-Jean à Nancy, est allé chez son notaire pour signer l’acte de vente d’un immeuble au profit de Turgay Firik. Depuis, il n’a plus donné de nouvelle, est injoignable. Le même soir, la voiture de Laurent Royer est retrouvée sur le parking de la gare de Pont-à-Mousson. Le mystère s’épaissit. L’inquiétude grandit. Un témoignage fera bouger les lignes quelques jours plus tard. A son retour de vacances, une habitante de Blenod-les-Pont-à-Mousson fait une déposition troublante. Le 27 juillet au soir, elle a entendu deux coups de feu et un cri s’échapper de l’entreprise voisine, puis, elle a aperçu deux individus près d’une brouette sur laquelle reposait le corps d’un homme nu… Elle identifie le premier homme sans problème comme Turgay Firik, désigne le second sur planche photographique. Il s’agit du jeune frère de l’accusé. Ses proches qui ont aperçu la scène de façon plus parcellaire, confirment.
Le 11 août, les gendarmes envahissent la société de Turgay Firik avec force moyen : trois équipes cynophiles, un hélicoptère et une unité de Rosny-sous-Bois dépêchée avec un géo-sondeur. Les résultats ne se font pas attendre : le corps de Laurent Royer est retrouvé, enseveli face contre terre, dans l’enceinte de l’entreprise. Il présente deux plaies par balle. L’une mortelle, à la tête ; l’autre dans le dos.
Turgay Firik finit par avouer avoir tué l’homme avec lequel il était en affaires. Pour se protéger, se défend-il. Il était dans l’incapacité de donner le dessous-de-table de 25.000€ attendu par Laurent Royer. Celui-ci, furieux, l’aurait alors menacé et fait mine d’aller chercher une arme dans sa voiture.
La version ne tient pas selon les médecins légistes. La balle létale a été tirée à bout touchant, affirment les experts. Son jeune frère, lui, campe sur ses positions, il n’a jamais vu la victime ce soir-là. Ni morte, ni vivante. Il répondra quand même du délit connexe d’ avoir fait obstacle à la manifestation de la vérité à partir de lundi.

Mis en cause dans un autre meurtre

À ses côtés et pour trois jours, Turgay Firik, 44 ans, comparaîtra aux assises pour homicide volontaire. Etrange personnalité que la sienne. Cet homme, frappé par un grave accident de la circulation en septembre 2006, est impliqué dans une seconde affaire criminelle. En mai 2012, un juge d’instruction de Metz l’a mis en examen pour le meurtre d’un ancien sidérurgiste, par ailleurs collecteur d’argent pour la communauté turque à Pont-à-Mousson, découvert sans vie dans un canal de Moselle en Moselle en 2010  Des faits qu’il nie cette fois.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/02/26/deux-balles-pour-25-000

Aucun commentaire: