jeudi 23 avril 2015

Décès à l'hôpital : un an de prison avec sursis pour un chirurgien

Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné jeudi le chirurgien Raphaël Moog à un an de prison avec sursis pour avoir tardé à secourir un adolescent décédé à l'hôpital de Strasbourg en 2008.
Les faits ont eu lieu le dimanche 21 septembre 2008. Après une chute à VTT, Maxime Walter, 15 ans, est admis en urgence vers midi dans le service du docteur Raphaël Moog, spécialisé en chirurgie pédiatrique viscérale à l'hôpital de Strasbourg-Hautepierre.
Souffrant d'une fracture de la rate de grade 4 sur une échelle de 5, d'une importante hémorragie interne, il est abondamment transfusé, mais son état empire néanmoins d'heure en heure. Le chirurgien, d'astreinte ce week-end là, ne se déplace qu'en fin d'après-midi. Le 22 septembre au matin, soit près de 24 heures après l'accident, le Dr Moog lui enlève finalement la rate, sans que cela puisse empêcher la mort du jeune sportif, après deux jours d'agonie.

Pas d'interdiction d'exercer

Face aux parents de l'adolescent qui se sont battus durant plusieurs années pour que l'affaire soit examinée par un tribunal, le Dr Raphaël Moog avait fini par exprimer des regrets au troisième jour de son procès, se disant "désolé ne pas avoir pu sauver Maxime".
Le parquet avait ensuite requis 18 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercer à son encontre. "En ne se déplaçant pas" rapidement au chevet du patient alors qu'il était d'astreinte, puis en "persistant dans un choix qui n'était pas le bon", celui de ne pas opérer le patient pour lui enlever la rate, le praticien, âgé de 46 ans, "a privé Maxime Walter de toute chance de survie", avait estimé la substitut du procureur.
Le tribunal a donc finalement condamné le chirurgien à un an de prison avec sursis. "Raphaël Moog a commis une faute caractérisée résultant de l'accumulation de défaillances non conformes aux bonnes pratiques et constituant des imprudences et négligences", a-t-il estimé, pour caractériser l'homicide involontaire, sans pour autant assortir la peine d'une interdiction d'exercer.
 

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