mercredi 8 avril 2015

Sa fille de six ans placée, le père sort de ses gonds

Neuf mois de prison, dont cinq avec sursis, ont été prononcés hier contre un jeune père de famille qui s'en était pris aux enseignants et aux travailleurs sociaux, après le placement de sa fille.
Des menaces de mort, réitérées à plusieurs jours d'intervalle, en direction des travailleurs sociaux et du personnel enseignant : c'est la réaction explosive d'un jeune père de famille, 27 ans, au lourd casier judiciaire, à l'annonce du placement de sa fille en famille d'accueil. Les faits remontent au mois de juin dernier. La petite fille, âgée de six ans, montre à son instituteur un bleu qui alerte l'enseignant. Il signale le cas à la direction de l'école, qui prévient aussitôt les services sociaux. La petite fille est placée dans une famille d'accueil, par mesure de sécurité. «Les enseignants n'ont fait que leur travail, rappelle leur avocate, Me Sylvie Rieu. La loi leur impose de faire un signalement, dans ce genre de cas. Et la décision de placement ne relève pas des services sociaux, mais du juge des enfants».
Lors de son arrivée à l'école, le jeune père apprend la décision de placement. Il n'avait pas eu, explique-t-il, le message des services sociaux l'informant de la décision. Il menace de mort les enseignants, menace de mettre le feu à l'école, de «cramer tout le monde». Il précisera même : «C'est pas des menaces, c'est des promesses».

Des réactions «inadaptées»

Dans un réquisitoire mesuré, Claude Cozar, vice-procureur, brosse le portait presque indulgent d'un «père pour lequel sa fille compte plus que tout». Et qui, du coup, se laisse aller à des réactions «inadaptées». Il sermonne le jeune homme : «La balle est dans votre camp, désormais. Prouvez-nous que vous êtes capable de changer de comportement».
«Il devient ingérable dès qu'il s'agit de sa fille», poursuit l'avocate du jeune père, Me Marie-France Baquéro. Et cette impulsivité s'expliquerait, selon la robe noire, par l'enfance du jeune homme, abandonné par sa mère et placé à huit ans : «Il ne supporte pas qu'on fasse revivre la même chose à sa fille», conclut l'avocate. Au total, Jean-Antoine D.. a été condamné à 9 mois de prison, dont 5 avec mise à l'épreuve pendant 24 mois. Une peine assortie d'une obligation de soins, de l'obligation de travailler et d'indemniser les victimes. Quant à la petite fille, elle n'a pas été longtemps écartée de son père : tout soupçon de brutalité a été balayé par l'enquête sociale
http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/08/2082907-fille-six-ans-placee-pere-sort-gonds.html

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