Un yaourt pour seul repas
Les mots douloureux ont résonné dans le tribunal lorsque le président a lu le témoignage livré par l'enfant aux gendarmes à partir du 15 avril dernier, le jour où tous les mauvais traitements qui lui étaient infligés dans la maison familiale de Larrazet ont enfin cessé. «Mon papa est méchant avec moi. Je prends des coups. Il ne me donne qu'un yaourt à manger. Ma chambre est fermée avec un crochet. Je ne peux pas en sortir. Je dois faire pipi dans une bouteille…»Des humiliations
Les violences physiques et morales sont assorties d'humiliations. Quand son père qui en a la garde depuis 2011 est à table avec sa nouvelle compagne et les enfants de cette dernière, le petit garçon est parfois «autorisé» à regarder tout ce beau monde en train de partager le repas. En revanche, il est condamné à se tenir à l'écart, à ne surtout rien toucher et à ne rien avaler. Pour lui, c'est toujours un yaourt. «Deux yaourts dans le meilleur des cas, dans les bons jours», précise un enquêteur. A l'école, lorsqu'il y avait des gâteaux, comme il avait toujours très faim, «l'enfant se jetait dessus.»Le 15 avril dernier, le petit blondinet a donc décidé de s'enfuir de l'enfer de cette chambre transformée en cellule. Il a marché au bord de la route, en direction de Beaumont-de-Lomagne où sa mère vit. Une automobiliste l'a reconnu, s'est arrêtée pour le prendre et va le conduire chez une voisine qui donnera l'alerte. «Moi, je ne le remets pas à son papa», dira-t-elle aux gendarmes.
En garde à vue, le père finira pas reconnaître les fessées et les claques données à son fils. Il aurait été lui-même victime de sévices dans sa jeunesse et se sentait aujourd'hui dépassé. Il a finalement écopé de trois ans de prison ferme et un avec sursis. Il a été écroué à l'issue de l'audience. Sa compagne a été condamnée à six mois de prison avec sursis pour n'avoir pas dénoncé les faits.
Malgré ce verdict, l'affaire n'est pourtant pas terminée. Elle reviendra en septembre devant le tribunal pour le volet des dommages et intérêts. En effet, les violences physiques et morales valent aujourd'hui à cet enfant d'être atteint de séquelles importantes et sans doute irréversibles.
1 commentaire:
Elle etait ou la mere du petit??
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