samedi 23 mai 2015

16 ans de prison pour avoir étranglé sa femme atteinte du sida

Après 14 ans de vie commune, les époux Coquerel étaient devenus des gens «très seuls» qui, dans leur maison de Colomiers, «passaient leur temps à s'asticoter». Pourtant, «pas grand-chose ne laissait présager» l'épilogue terrible du 10 juillet 2012, selon l'avocat général Pierre Bernard. Le meurtre de Michèle Coquerel, qui a valu hier à son époux d'être condamné à 16 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Haute-Garonne.
Le matin du drame, au terme d'une énième querelle, Serge Coquerel avait saisi sa femme au cou et serré, à en briser l'os hyoïde. Puis il avait fait de l'ordre dans la maison et laissé un message d'adieu sur le portable de son fils. Ce dernier avait aussitôt averti la police. Les forces de l'ordre avaient trouvé Serge Coquerel dans son garage, tentant de se trancher la gorge avec une scie sauteuse.
Privé aujourd'hui de cordes vocales, le sexagénaire a expliqué à la cour qu'il avait simplement voulu «faire taire» sa femme. Pendant longtemps, la parole n'a pourtant pas été au centre du «couple singulier» dépeint par l'avocat général. Une relation minée par le non-dit, au point que Michèle Coquerel s'était pendant des années efforcée de taire à son mari qu'elle souffrait du VIH. Ils s'étaient mariés «par raison», selon l'expression de l'accusé, à un âge mûr, pour mettre leurs biens en commun. «Ils n'en ont pas moins partagé des moments de bonheur : vacances, restaurant…», a tempéré Me Maurel-Fiorentini pour la défense. Puis, sur les derniers temps, un jeu en ligne.
C'est par ce biais que Serge Coquerel avait fait la rencontre d'une femme. Cause pour la défense de la «jalousie» de son épouse et point de départ des disputes. «Il faut prendre ces faits dans le contexte particulier des derniers mois du couple», a rappelé Me Legros-Gimbert, autre défenseur de Serge Coquerel. «La cause de leur dispute, c'est d'abord son infidélité à lui», a pour sa part estimé l'avocat général. «On est en présence d'un homme qui n'admet pas sa responsabilité», a-t-il souligné, demandant 17 ans de réclusion. La cour n'a été plus clémente que d'une année à l'égard d'un homme resté impassible au cours des trois jours de son procès
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/23/2110589-16-ans-prison-avoir-etrangle-femme-atteinte-sida.html

Aucun commentaire: