jeudi 14 mai 2015

Bugaled Breizh : la justice rejette le dernier recours des familles

La justice a confirmé mercredi le non-lieu dans l'affaire du Bugaled Breizh, rejetant un recours des familles des cinq marins morts dans le naufrage du chalutier breton dans la Manche en janvier 2004.
"Ça passe ou ça casse. Si le non-lieu est confirmé, le dossier est mort", commentait Me Christian Bergot, l'avocat des familles, lors d'une audience qualifiée de la dernière chance début mars. Onze ans après le drame, la justice a définitivement fermé le dossier sur le naufrage du chalutier breton Bugaled Breizh, qui avait fait cinq morts dans la Manche en janvier 2004. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a suivi l'avocat général en confirmant le non-lieu, rejetant ainsi un recours des proches de victimes.
Une partie des familles et l'armateur ont immédiatement annoncé leur volonté de se pourvoir en cassation. Ces derniers continuent de croire  que le Bugaled Breizh, immatriculé au Guilvinec (Finistère), a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets, lors de manoeuvres internationales au large du sud-ouest de l'Angleterre. Une thèse que n'avait pas validé l'instruction du dossier, close le 3 juillet 2013.
La "rage" des familles
"Il ne peut qu'être constaté (...) que les causes du naufrage du Bugaled Breizh n'ont pu être établies avec certitude: accident de pêche ou intervention d'un sous-marin. (...) L'information n'a ainsi pas mis en évidence d'éléments suffisants permettant de caractériser les infractions pour lesquelles elle a été ouverte (...) et aucune investigation complémentaire n'apparaît susceptible d'être utilement ordonnée", écrit la juridiction dans son arrêt mercredi.
Cette décision a fait bondir les proches des victimes. L'armateur du Bugaled, Michel Doucet, a exprimé sa "rage" face à cette décision qui constitue à ses yeux "un mépris total" envers les victimes et une "injustice". "Il va y avoir un pourvoi en cassation et, s'il le faut, j'irai jusqu'à la cour européenne de justice", a-t-il dit. "Qu'on ne vienne plus nous dire que la France est le pays des droits de l'homme", a déclaré pour sa part Thierry Lemétayer, dont le père Georges était le mécanicien du Bugaled. Il a fait valoir que, quand un drame de cette nature n'est pas éclairci, "les faits se reproduisent", citant en exemple "deux bateaux accrochés récemment au large de la Grande-Bretagne" par des sous-marins au cours d'exercices de l'OTAN, dans des conditions voisines de celles du naufrage du Bugaled Breizh.
 

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