mardi 12 mai 2015

"Guerre des clans" en Corse: les Orsoni père et fils clament leur innocence

L'ex-dirigeant nationaliste Alain Orsoni, son fils Guy et leurs neuf coaccusés ont nié lundi toute implication dans une supposée "guerre des clans" en Corse.
Une accusation qui leur vaut d'être jugés -avec des degrés d'implication divers- devant les assises des Bouches-du-Rhône pour deux assassinats et une tentative, commis en Corse en 2009.
"On dit tellement de choses sur moi..." soupire, devant le président Patrick Vogt, Alain Orsoni, 60 ans, en veste bleu marine sur un polo noir.
"Vous pouvez compter sur moi pour tout vous dire"
Très à l'aise, l'ancien président du club de foot de l'AC Ajaccio assure: "Vous pouvez compter sur moi pour tout vous dire, y compris des choses que certains n'ont pas envie d'entendre."
Du reste, il reconnaît -comme il l'a toujours fait- être l'auteur d'une lettre de menaces retrouvée chez Thierry Castola, assassiné en janvier 2009.
Alain Orsoni refuse alors de rembourser une somme que lui réclame Thierry Castola, au motif qu'il le soupçonne, comme son frère Francis, de vouloir les tuer, lui et son fils.
"Le gibier n'a pas l'habitude de payer les cartouches du chasseur qui veut le tuer", écrit-il dans sa lettre lue par le président.
"S'il le faut, j'éliminerai la race", conclut Alain Orsoni dans ce courrier "écrit sous le coup de la colère", assure-t-il.
Dès sa première audition après l'assassinat de Thierry Castola, Alain Orsoni évoque ce courrier, affirme-t-il au président, en gage de bonne foi: "Je n'imaginais pas un instant qu'on puisse me soupçonner ou soupçonner mon fils", lance-t-il.
Pour l'accusation, l'assassinat de Thierry Castola, celui, trois semaines plus tard, de Sabri Brahimi, puis la tentative d'assassinat de Francis Castola s'inscrivent pourtant dans une "guerre des clans" sévissant sur l'île à cette époque.
Les attaques visant ces trois hommes, proches de la bande du "Petit Bar", du nom d'un café d'Ajaccio, seraient la réponse du "clan Orsoni" à un complot visant à tuer Alain Orsoni, déjoué à l'été 2008.
Guy, 30 ans, chemise claire sur carrure musclée, comparaît détenu, comme trois autres co-accusés.
Pour l'accusation, c'est lui qui a mené les expéditions visant Thierry Castola et Sabri Brahimi.
"Ce que je veux dire, c'est ce que je dis depuis des années, je suis totalement innocent de ces faits", affirme-t-il devant la cour.
"Aujourd'hui, j'ai de l'espoir, j'espère faire valoir mon innocence", assure-t-il.
"J'avais peur pour ma sécurité"
Tour à tour, tous les autres accusés adoptent la même attitude.
Si certains reconnaissent des faits annexes pour lesquels ils sont poursuivis -la destruction d'une caméra de surveillance ou des ports d'armes pour certains-, tous nient farouchement avoir participé à une quelconque association de malfaiteurs cherchant à éliminer le "clan" Castola ou plus largement les proches du "Petit Bar".
"J'avais peur pour ma sécurité", explique Jean-Baptiste Ottavi, poursuivi notamment pour l'assassinat de Thierry Castola et infraction à la législation sur les armes.
"J'ai été mis en cause dans des dossiers d'assassinat... J'étais innocent mais on ne sait jamais", dit-il sous-entendant qu'il craignait de possibles représailles.
Le procès des 11 hommes, âgés de 26 à 60 ans, qui s'est ouvert dans un palais de justice protégé par un important dispositif policier, doit durer jusqu'à début juillet.
Alain Orsoni encourt 3 ans de prison.
Son fils Guy et six autres co-accusés, poursuivis pour assassinat ou tentative d'assassinat, encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Deux hommes poursuivis pour association de malfaiteurs risquent 10 ans de prison, et un dernier, jugé pour la destruction d'une caméra de la police, 2 ans

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