dimanche 31 mai 2015

Il meurt après avoir bu 56 shots d'alcool : le patron du bar condamné

Un homme qui avait relevé le défi d'un bar à Clermont-Ferrand avait succombé à un coma éthylique en octobre 2014 après avoir bu 56 shots d'alcool. Le gérant du bar, Gilles, 47 ans, a écopé ce mercredi de prison avec sursis.
Son client était mort en octobre dernier après avoir remporté un concours en avalant 56 "shooters" d'alcool : le gérant d'un bar a été condamné mercredi à quatre mois de prison avec sursis et à un an d'interdiction d'exercer par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Gilles, 47 ans, était poursuivi pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité et de prudence". C'est dans son bar, le "Starter", situé dans une ruelle du centre de Clermont-Ferrand que, le 25 octobre 2014, Renaud Prudhomme, 56 ans, avait ingurgité 56 petits verres d'alcool fort - des "shooters" - en un temps éclair, battant ainsi le record de consommation, affiché sur une ardoise dans l'établissement. Complètement ivre, le client, qui passait la soirée avec sa fille et des amis, avait été raccompagné à son domicile avant d'être pris en charge par les pompiers et le SAMU. L'homme, un colosse de 110 à 120 kilos, décèdera le lendemain au CHU de Clermont-Ferrand.

Le conseil du gérant du bar a aussitôt annoncé son intention de faire appel de ce jugement. "C'est une décision guidée par l'émotion  et par la volonté inconsciente de faire un exemple", a déclaré à l'AFP Me Renaud Portejoie, qui avait plaidé la relaxe lors de l'audience le 4 mai dernier. A la barre du tribunal, le gérant de cet établissement avait admis avoir commis "une erreur", à propos de la dite ardoise, qui avait galvanisé la victime décidée à battre le record du nombre de shooters ingurgités. Mais "il nie toute responsabilité dans ce drame", a ajouté Me Portejoie, pour qui la victime est décédée parce qu'elle avait certes trop bu d'alcool, "à la demande expresse de sa fille", mais aussi parce qu'elle avait des "problèmes respiratoires" et qu'elle a fait une "fausse route". "On ne peut pas demander à chaque client à qui l'on sert de l'alcool son certificat médical. C'est impossible", a ajouté l'avocat qui voit dans cette décision "une dérive de l'État-pénitence, qui recherche des responsabilités pour tous les drames de la vie", a-t-il dit.

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