« Êtes-vous quelqu’un de violent », interroge, insidieusement le président du tribunal, Didier Gastaldi. « Pas spécialement », répond le prévenu dans le box. « J’ai un traitement médical pour l’alcool et les stupéfiants ». L’accusé, un homme âgé de 36 ans, comptant déjà 15 années passées en prison, ne semble pas mesurer la gravité des faits qui lui sont reprochés. Déjà condamné à 33 reprises, dont 9 pour des faits de violence, il comparaît pour avoir, le 14 janvier 2015, asséné à l’arme blanche, des coups à sa compagne de l’époque et à l’un de ses amis qu’elle hébergeait dans son appartement nancéien. « Ce n’était pas volontaire », se défend maladroitement l’auteur des violences, reconnaissant avoir saisi une « dague de décoration sur un meuble », longue de 55 cm, suite à une altercation qui a vite tourné à la bagarre. « Le médecin légiste qui a examiné votre compagne a constaté qu’elle portait plusieurs hématomes au visage, avec une dent fracturée, une déformation de la cloison nasale et aussi des entailles au cou et à la cuisse gauche », détaille le président, mettant en avant le caractère jaloux et impulsif de l’accusé qui, le soir des faits, était alcoolisé. « Quant à l’autre victime elle avait une entaille large de plusieurs centimètres au niveau du thorax. Vous n’y êtes vraiment pas allé de main morte ! A quelques centimètres près vous seriez aujourd’hui devant la cour d’assises… ».
Évoquant un « contexte relationnel explosif », et mettant en avant les problèmes d’alcool et de bipolarité de l’ex-compagne victime des coups, l’avocat de la défense a tenté en vain de minimiser la responsabilité de son client. Le tribunal finalement a suivi les réquisitions de procureur et est allé dans le sens de la partie civile en condamnant Michael Bastien à 3 ans de prison dont 1 an assorti d’un sursis et d’une mise à l’épreuve, d’une obligation de soins psychiatriques et de suivre une formation professionnelle. Le condamné devra aussi verser 3.500 € de dommages et intérêts à son ex-compagne.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/05/08/jalousie-et-coups-de-dague-a-nancy
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