Saint-Gratien : il avait abandonné sa compagne avec un trou dans la tête

Un homme de 43 ans comparaît devant la cour d’assises du Val-d’Oise pour tentative de meurtre sur sa conjointe. Alors que la présidente rappelle les faits, la victime fond en larmes face à l’accusé qui lui reste de marbre.

Un soir de juillet 2012, ce quadragénaire décrit comme autoritaire et possessif, sans aucun antécédent judiciaire, assène un ou deux coups de marteau sur le crâne de sa concubine avant de prendre la fuite « la laissant pour morte ». Pris de remords, l’homme revient sur les lieux, à Saint-Gratien, quelques heures après et constate que sa victime n’est plus dans la pièce. Impressionné par la quantité de sang, il quitte l’appartement et tente de se suicider dans le lac d’Enghien. Mais « une apparition mystérieuse », explique-t-il, lui aurait fait reprendre connaissance et l’aurait poussé à sortir de l’eau. La victime, elle, voit son calvaire se poursuivre. C’est finalement un cousin de la victime, prévenu par l’agresseur, qui alerte les pompiers. Les secours la découvrent dans les toilettes, gisant dans une marre de sang, consciente, mais avec un pronostic vital engagé. La victime souffre d’un trou de 3 cm de diamètre au crâne et restera dans le coma pendant plus de deux semaines.

30 heures après la tentative de meurtre, l’homme se rend au commissariat de Sannois annonçant avoir tué sa partenaire. Il déclare alors « avoir perdu son sang-froid ». Il justifie sa fuite en avançant « un besoin de réflexion ».
Ce Haïtien et sa victime, Guyanaise, s’étaient rencontrés en Guyane. Après une première dispute, il gagne seul la métropole avant que madame ne le rejoigne. Vivant de missions d’intérim dans le bâtiment, le couple ne s’entendait plus depuis quelques mois. L’accusé avoue avoir été pris de jalousie. Il aurait appris que sa victime souhaitait retourner vivre en Guyane, pensant qu’elle allait retrouver son ex-compagnon. Une victime aujourd’hui très empreinte physiquement, « symbole malheureux des violences faites quotidiennement aux femmes », explique son avocat. Du côté de la défense, on peint « un homme très croyant, analphabète, qui n’avait jamais été violent » mais qui encourt aujourd’hui la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu jeudi.
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