dimanche 7 juin 2015

Affaire Bettencourt: La juge Isabelle Prévost-Deprez comparaît à Bordeaux devant ses pairs

Soupçonnée de « violation du secret professionnel » dans l’enquête sur l’affaire Bettencourt, la magistrate de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez est jugée à partir de lundi par ses pairs à Bordeaux. C’est le troisième volet d’un dossier judiciaire hors-norme.
Pendant deux jours, Isabelle Prévost-Desprez, 55 ans, devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Bordeaux sur des « fuites » recueillies par deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Jacques Follorou, concernant en particulier une perquisition effectuée au domicile de Liliane Bettencourt, le 1er septembre 2010 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). La procédure est née d’une plainte de l’héritière de L’Oréal contre la juge pour « violation du secret professionnel. »

Liliane Bettencourt « affreusement choquée » par la perquisition

La magistrate, qui devait juger le photographe François-Marie Banier pour « abus de faiblesse » au détriment de la milliardaire, avait ordonné cette perquisition dans le cadre d’un complément d’information dont elle s’était auto-saisie, en juillet 2010.
Liliane Bettencourt, alors âgée de 87 ans s’était dite « affreusement choquée d’apprendre que les serrures de (ses) coffres avaient été forcées et les chambres de (ses) salariés fouillées. » La milliardaire s’en prenait plus particulièrement à la juge et à sa fille, Françoise Meyers-Bettencourt, à l’origine de la plainte visant son confident et ami François-Marie Banier, une plainte ressentie comme une déclaration de guerre à son encontre.

Un article qui relatait l'opération « comme si ses auteurs y étaient »

Me Georges Kiejman, alors son avocat, s’était, lui, irrité de ne pas avoir « été informé de cette perquisition », et avait aussitôt déposé une plainte contre la juge auprès du procureur de Nanterre de l’époque, Philippe Courroye, pour « violation du secret professionnel. »
Le ténor du barreau parisien s’interrogeait notamment sur les conditions d’obtention d’informations publiées par Le Monde alors même que la perquisition menée à l’hôtel particulier de la milliardaire était en cours. Un article qui, selon l’avocat, relatait l’opération « comme si ses auteurs y avaient assisté. »

Des SMS envoyés qui n'ont jamais été retrouvé

Pour sa défense, et sans jamais nier ses relations amicales avec le journaliste Jacques Follorou, Isabelle Prévost-Desprez reconnaissait lui avoir adressé deux SMS le 1er septembre 2010. Le premier envoyé à 9h13, quelques minutes après le début de la perquisition, visait selon elle à confirmer un déjeuner avec leur éditeur commun. Dans le second, envoyé à 10h48, 12 minutes seulement après la mise en ligne de l’article du Monde, elle démentait avoir été présente lors de la perquisition chez Liliane Bettencourt.
L’enquête n’a pas pu retrouver le contenu de ces SMS.

http://www.20minutes.fr/bordeaux/1624667-20150607-affaire-bettencourt-juge-isabelle-prevost-deprez-comparait-bordeaux-devant-pairs

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