samedi 20 juin 2015

Mère et petite-fille escroquent le patriarche octogénaire de la famille

Assis au fond de la salle du tribunal correctionnel de Montauban, un octogénaire, aidé d'une béquille, a bien dû mal à venir jusqu'à la barre. Victime d'escroqueries, il y vient seul, sans l'assistance d'un avocat. Les accusés qui sont également appelés à le rejoindre par la juge Nicole Bergougnan, ne lui sont pas inconnus puisqu'il s'agit de sa fille, Adeline M., 56 ans et de sa petite, Anne M., 36 ans. «Où est votre fille Anne M.?» l'interroge la présidente du tribunal. «Elle n'a pas pu venir, son fils de deux ans a une angine, elle n'a pas pu le faire garder» s'exclame Adeline L. avec une voix de matrone tournant sa tête de droite à gauche. «Où est mon avocat ! Il n'est pas là !» poursuivait-elle. «Madame si vous étiez arrivés à l'heure, il serait peut-être encore là !» lui rétorquait la magistrate qui prenait la lecture des faits reprochés aux deux femmes. «Entre mars et août 2013 à Saint-Michel où vous résidiez avec votre père que vous hébergiez, vous l'avez trompé en usant de sa carte bancaire et contrefait plusieurs chèques, confirmait N. Bergougnan. Monsieur L. a également reçu un prélèvement automatique pour payer une facture d'un compteur d'eau de votre fille. Cette dernière a avoué durant son audition qu'elle n'avait aucune autorisation pour faire ces transactions.» «C'est pas vrai (sic) !» criait la quinquagénaire qui ne manquait pas de s'adresser à son père. «Bravo papa, tu vois ce que tu as fait, c'est dégueulasse !» «Taisez-vous !» lui rétorquait la juge à plusieurs reprises alors qu'un policier était obligé de se porter vers elle en la menaçant de l'expulser de la salle si elle n'arrêtait pas de couper la parole à la présidente du tribunal. «Vous avez expliqué aux enquêteurs lors de votre garde à vue que votre père était d'accord de vous laisser faire ses transactions bancaires, de toute façon c'est mon héritage…» indiquait la juge et s'adressait désormais à l'octogénaire victime. «Et vous Monsieur L. qu'avez-vous à dire?» Esquissant un léger sourire de gêne, le vieil homme, fatigué, lâchait d'un souffle : «Elle a fait de faux chèques, c'est pas moi, c'est la banque qui m'a averti. depuis je suis parti, je ne vois plus ma fille». Avant de donner ses réquisitions, la vice-procureur V. Benalfquih ne manquait pas de dire ce qu'elle pensait de ce dossier : «C'est une triste affaire d'une personne âgée abusée par sa famille qui use de son compte bancaire pour payer leurs factures, c'est la raison pour laquelle je réclame 6 mois avec sursis et 140 heures de TIG pour la fille et 3 mois avec sursis et 70 heures de TIG pour sa mère.» Le verdict ne tardait pas à tomber, la juge condamnant les deux femmes à 3 mois avec sursis.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/20/2128379-justice-mere-petite-fille-escroquent-patriarche-octogenaire-famille.html

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