lundi 27 juillet 2015

«Je veux laver mon honneur»

L'injustice le taraude depuis des semaines, le prive de sommeil, joue avec ses nerfs, en dépit des très nombreux soutiens que le chef d'entreprise ariégeois a reçu (1) à la suite d'une mésaventure hallucinante. Tout remonte au début du mois de juin. Dans le train Ax-Toulouse, une jeune contrôleuse est importunée par des voyageurs. Elle déposera plainte en arrivant à Toulouse. Mais les agresseurs ne seront ni identifiés, ni interpellés.
Quatre jours plus tard, Daniel Lieures, transporteur installé à Tarascon, qui assure une ligne de bus vers l'Andorre, reçoit un coup de fil qui le laisse pantois : la préfecture de région a décidé de suspendre sa ligne. Ou, plus exactement, l'autorisation d'exploiter cette ligne. En raison de cette agression. Et en indiquant que les agresseurs seraient descendus du Pas-de-la-Case par l'un de ses bus avant de monter dans le train.
«Sur cette ligne, les voyageurs paient leur billet plein tarif, rappelle Daniel Lieures. Depuis sa mise en service, en janvier 2015, nous n'avons eu qu'un seul souci avec un voyageur. Nous l'avons réglé nous-mêmes. Les consignes sont claires : en cas de souci, le chauffeur m'appelle. On prévient la gendarmerie et on fait descendre l'individu du bus. Quelqu'un d'ivre ou d'agressif, dans un bus, c'est ingérable».
Par contre, Daniel Lieures ne comprend pas pourquoi on le tient pour responsable de ce qui s'est passé… dans le train ! «Rien ne prouve que ce voyageur avait pris l'un de mes bus, reprend-il. D'autres transporteurs font le même trajet aux mêmes heures, il y a du covoiturage, des taxis. Et ce trajet en bus s'est déroulé sans incident : les voyageurs en témoignent. On me traite comme si j'avais fait quelque chose de mal, je ne vois pas quoi. Il faudrait interdire la SNCF, à ce compte-là, quand des hooligans se battent à la descente d'un train» !
Contre cette décision, Daniel Lieures a déposé un recours et a obtenu en partie satisfaction, puisque des rotations lui ont été accordées depuis la fin de la semaine dernière. Mais en nombre limité. Le chef d'entreprise ne souhaite plus qu'une chose : «laver son honneur». Un recours a été déposé devant le tribunal administratif pour que les autorisations d'exploiter lui soient restituées. Et pour obtenir un dédommagement pour le lourd préjudice financier subi.
Ces soutiens proviennent de nombreux élus, d'usagers de la ligne et de professionnels du tourisme.
 

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