mercredi 1 juillet 2015

Octuple infanticide: L'hiver, Dominique Cottrez posait une couverture sur ses bébés morts

« Juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre, écrivait Malraux, puisque, si l’on comprenait, on ne pourrait pas juger ». Avec Dominique Cottrez, la cour d’Assises du Nord ne s’y résout pas.
Depuis que l’auteure des huit infanticides de Villers-au-Tertre a affirmé que l’inceste n’était pas à la source de son œuvre morbide, tout le monde cherche une lumière dans la pénombre. Alors ce mercredi la présidente du jury Anne Segond, consacre la matinée à questionner Dominique Cottrez, comme si elle tentait littéralement d’entrer dans la tête de l’accusée.

Questions cartésiennes

Et ce n’est pas chose facile. Comment sont-ils nés, ces bébés ? Comment leur mère s’est-elle protégée, cachée ? Comment les a-t-elle étouffés, puis dissimulés ?…. «Je sais que je pose des questions cartésiennes alors que tout cela ne l’est pas, mais c’est pour vous faire parler », explique la magistrate.
Retrouvez ici les déclarations des experts au 4e jour du procès Cottrez
Et quand elle répond, d’une voix assurée pour cette fois, Dominique Cottrez donne un peu plus corps à une piste évoquée la veille : la recherche de ce sentiment d’être « perpétuellement enceinte ».

Une couverture pour les bébés pendant l’hiver

Dominique Cottrez n’ignore pas ce qu’elle a fait. Elle n’ignore rien mais quand elle étouffe ses enfants, elle ne coupe jamais le cordon avant d’être certaine qu’ils soient morts. « Parce que je ne voulais pas leur faire mal ». Elle n’ignore rien mais quand elle conserve les sacs de ses enfants dans la maison, c’est « pour les garder près [d’elle] ».
Elle n’ignore rien mais, quand les corps sont rassemblés dans le garage, à l’emplacement de l’ancienne fosse à fuel, elle y pense comme s’ils y dormaient : « La nuit j’y pensais. L’hiver, je ne voulais pas qu’ils aient froid. Alors je mettais une couverture sur eux, sur les sacs ».
Et tout à l’insu de son mari, de tout le monde ? « Il ne se rendait compte de rien, ne me posait aucune question ». Quelqu’un a pourtant déplacé deux sacs qui ont disparu du grenier : le père, le grand-père ? Quelqu’un, en tout cas, qui n’ignorait rien, lui non plus. Et qui n’a rien dit.

http://www.20minutes.fr/lille/1643395-20150701-octuple-infanticide-dominique-cottrez-posait-couverture-bebes-morts-pendant-hiver

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