lundi 3 août 2015

Le casse du magasin de jouets avait viré au fiasco : deux hommes condamnés

C'était le 24 décembre 2013, sur la zone de Gramont à Toulouse. À 6 heures du matin, l'Audi qui s'était garée sur le parking du magasin de jouets «La Grande Récré» ne venait pas pour des achats de Noël. Ses deux occupants venaient s'attaquer à la porte arrière du magasin, où ils savaient que se trouvait le coffre. Ce qu'ils n'imaginaient pas, c'est que leur entreprise puisse perturber le sommeil d'un voisin, et que celui-ci appelle la police.
Driss Boucif, 23 ans, et Nabil Boukkalfa, 29 ans, ont comparu la semaine dernière devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour ce casse raté qui avait viré au fiasco. Deux hommes au casier judiciaire déjà fourni, mais qui se font tout petits dans la salle d'audience. Dans leur entreprise, cinq policiers ont été blessés : ils risquent gros. Le parquet demande six ans et demi ferme contre Boucif et cinq ans, dont quatre ferme, contre Boukkalfa. «Pourquoi avez-vous fait ça ?» demande le président. Driss Boucif, visage rond et cheveux tirés en catogan, évoque une «dette de stups». Nabil Boukkalfa, cheveux courts et petites lunettes, explique pour sa part qu'il n'avait «pas d'argent», ne «trouvait pas de travail.»
Le jour du casse, surpris par les hommes de la BAC, les deux hommes s'étaient séparés. Le plus jeune avait pris les manettes de la puissante Audi — volée -, l'autre était resté seul avec le volumineux coffre, qu'il n'était parvenu qu'à déplacer, avant de prendre la fuite, bredouille, à pied. À bord de l'Audi, Driss Boucif avait délibérément appuyé sur l'accélérateur, manquant d'écraser deux policiers. Il avait ensuite foncé sur une voiture de police qui lui barrait la route quand il s'était retrouvé acculé dans une impasse. Bilan : cinq policiers blessés. Un an et demi après, l'un d'eux n'a toujours pas pu reprendre du service. «Qu'est-ce qui vous a pris ?» demande le président. «L'instinct de survie», marmonne le prévenu qui, en détention, a écrit une lettre aux policiers pour s'excuser.
Pour la défense, Me Daujam pour Driss Boucif et Me Berkaoui pour Nabil Boukkalfa soulignent que leurs clients respectifs ont «fait du chemin» : Driss Boucif «a des qualités d'insertion, et demande lui-même un accompagnement pour se sevrer des stups», indique son avocate. Quant à Nabil Boukkalfa, jusque-là sans diplôme, «il a préparé son brevet des collèges en prison, qu'il a eu à sa sortie, il est devenu coach sportif…», argumente son conseil. Le tribunal réduira légèrement la peine réclamée par le parquet : cinq ans dont quatre ferme pour Boucif, quatre ans dont deux ferme pour Boukkalfa, avec obligation d'indemniser les parties civiles.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/08/03/2154045-casse-magasin-jouets-avait-vire-fiasco-deux-hommes-condamnes.html

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