mercredi 12 août 2015

Un épais flou persiste autour du suicide de Mélina, 13 ans

Comprendre pour faire son deuil, d'abord, mais aussi pour tenter de faire évoluer les comportements, d'éviter qu'à l'avenir un ou une autre ado ne se jette sous un train simplement pour faire cesser ses souffrances. Six mois après le terrible drame qui a frappé la famille D'angelo, les questions restent toujours sans réponse. Le 19 janvier dernier, Mélina, 13 ans, a quitté le domicile familial de la cité des Micocouliers (14e). Alors que sa famille la pensait chez une amie, elle a enjambé un vétuste grillage et s'est jetée sur les rails, près de la gare de Sainte-Marthe. Dans deux cahiers, la famille et les enquêteurs de la brigade des mineurs de la sûreté départementale trouvent une liste d'une dizaine de noms de garçons. "Elle n'avait jamais évoqué ce harcèlement avec nous", explique sa grande soeur, Shanèze, dans le bureau de l'avocat de la famille Me Emmanuel Molina, "à une époque elle est sortie avec l'un des gars de cette liste et visiblement ensuite cette bande la faisait passer pour une fille facile, une vingtaine de lettres de camarades atteste ce harcèlement, alors que ma soeur était tout le contraire, c'était un garçon manqué !"

Un harcèlement jamais évoqué

Chaque journée au collège Massenet devient alors un calvaire pour Mélina. "Un de ses copains du collège a même écrit sur son attestation que parfois elle se cachait dans les toilettes pour fuir les moqueries. Elle se faisait aussi chambrer sur son appareil dentaire. Un jour, elle est rentrée et elle a essayé de l'arracher avec une fourchette", se souvient avec douleur son aînée. Du côté de la police, un travail sur son environnement a été mené, des dizaines d'auditions effectuées, notamment celles des adolescents de la fameuse liste. "Ces affaires sont délicates, c'est très compliqué d'accrocher quelqu'un, confie un enquêteur, toute la difficulté c'est qu'il y a un monde entre responsabilité morale et responsabilité pénale. D'autant que la petite avait aussi des petits soucis familiaux..." Le suicide de Mélina pourrait donc être classé par le procureur de la République. "Si tel était le cas, nous nous constituerions partie civile, assure Me Molina, car la famille de cette enfant violentée par la vie attend des réponses : causes liées au harcèlement subi en milieu scolaire dans l'indifférence générale, éventuel dysfonctionnement de l'Éducation Nationale dans la détection d'une souffrance devenue insoutenable, et conditions dans lesquelles une adolescente a pu pénétrer dans un site supposé sécurisé pour se donner la mort (depuis un grillage a été posé par RFF, Ndlr) sans que l'on sache toujours si elle était seule ou accompagnée, puisqu'elle était visiblement sous une grosse influence médicamenteuse. Tout ceci fait que notre détermination est totale."*
http://www.laprovence.com/article/actualites/3529631/un-epais-flou-persiste-autour-du-suicide-de-melina-13-ans.html

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