samedi 19 septembre 2015

Le fils d'un CRS agresse d'anciens collègues de son père

La scène était «d'une violence inouïe», rue du Taur, en plein centre-ville de Toulouse. «Je n'ai jamais vu ça de ma vie» explique un agent. Mardi soir vers 22 heures, une patrouille de la brigade CRS 27 a été violemment agressée par trois individus, Alain, Franck et William, âgés respectivement de 38 ans, 26 ans et 20 ans (notre édition de jeudi). Une foule importante était présente dans cette rue piétonne pour ce qui devait être un agréable moment, le festival Groland. La situation a dégénéré lorsque deux CRS sont intervenus pour séparer Franck et William en train de se battre. Une intervention banale qui tourne au pugilat, la foule entourant rapidement les policiers, pris au piège. «Un malentendu» pour William qui explique à la barre qu'il tentait de retenir Franck, son ami, provoqué par un autre individu présent ce soir-là. L'alcoolisation était importante. «En l'espace de quelques secondes, la situation dégénère totalement, et l'ennemi devient bleu marine», explique Me Boguet, avocat des CRS. À tel point qu'ils ont dû réaliser «un appel de fonctionnaires à détresse, chose particulièrement rare !». Les trois prévenus reconnaissent les faits et s'excusent auprès des CRS qui portent encore les stigmates des coups. Alain explique qu'il est intervenu pour défendre ces amis, victimes «d'un lynchage particulièrement violent». Me Boguet marque son désaccord. «S'il y a eu lynchage, c'est celui que les CRS ont subi». Le procureur Yvert condamne «ces faits de violence sur policiers, de plus en plus fréquents, qui ne peuvent être tolérés». Deux ans d'emprisonnement sont requis contre Alain, déjà condamné pour des violences à l'égard de policiers lors de la manifestation Sivens. Dix-huit mois de prison sont demandés pour Franck, condamné pour des délits routiers par le passé et dont le père travaillait également chez les CRS 27. Douze mois de prison sont requis contre William, jamais condamné. Me Nguyen Nghiem, avocat de William, affirme que ce dernier «a pris conscience de la gravité des faits» même s'il ne s'agit que d'un «incident de parcours». Me Bettin, avocat d'Alain, tente d'expliquer le comportement de son client par «l'esprit de corps qui existe entre amis autant qu'entre CRS». Me Parra-Bruguière exhorte le tribunal de mettre un terme à la «surenchère». «On n'a pas à faire à trois personnes qui sont venues casser du bleu» affirme-t-il. Les arguments ont porté puisque le tribunal a réduit les peines requises et a condamné Alain à 10 mois de prison, Franck à 6 mois de prison et William à 4 mois de prison. Les trois jeunes hommes sont ressortis libres.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/09/19/2180551-fils-crs-agresse-anciens-collegues-pere.html

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