mardi 27 octobre 2015

Air Cocaïne : les deux pilotes français ont-ils été exfiltrés par un commando ?

Condamnés à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne et assignés à résidence en attendant leur procès en appel, Pascal Fauret et Bruno Odos ont pourtant rejoint la France samedi. Mais comment ? Plusieurs médias évoquent une opération que James Bond n'aurait pas reniée.
Leur avocat Me Jean Reinhart n'a pas souhaité s'étendre sur les "détails" de leur retour. "Ils ne se sont pas évadés car ils n'étaient pas en prison", a-t-il martelé. La question est pourtant sur toutes les lèvres. Comment Pascal Fauret et Bruno Odos ont-ils pu regagner la France sans entrave ? Les deux pilotes français, condamnés en août à 20 ans de prison en République dominicaine pour trafic de cocaïne dans l'affaire dite Air Cocaïne, étaient assignés à résidence dans l'attente de leur procès en appel. Et avaient donc pour interdiction de quitter le territoire dominicain. "Ils ont visiblement été exfiltrés clandestinement. Ils n'ont pas dû partir avec des barques et des rames", souligne sur France Info Jérôme Pierrat, auteur de L'affaire Air Cocaïne, mafia et jet privé.
 
La piste d'une exfiltration commando est en effet celle évoquée par plusieurs sources proches. Le Figaro parle ainsi d'une "équipe", BFMTV évoque des ""copains" solidement entraînés", "des marins et deux ex-agents de la DGSE" avec qui les deux pilotes avaient collaboré lorsqu'ils étaient dans l'Aéronavale. Hélicoptère ou sortie en mer, les versions divergent sur le premier mode de transport utilisé par les Français mais se rejoignent sur un point : les deux hommes se seraient retrouvés à bord d'un bateau qui les aurait menés sur l'île de Saint-Martin, dans les Antilles français, rapporte BFMTV qui publie une photo des deux pilotes à bord d'un bateau, gilet de sauvetage orange autour du cou.
 
D'après l'AFP, qui cite une source proche du dossier, Pascal fauret et Bruno Odos ont quitté Saint-Martin pour la Martinique en avion. Ils auraient alors embarqué à bord d'un vol régulier en direction de Paris, où ils ont atterri samedi après-midi avant de rallier la région lyonnaise où vivent leurs proches. Selon Valeurs actuelles, les pilotes auraient voyagé sous leurs vraies identités. Air France indique que ce n'était pas sur ses lignes, précise l'hebdomadaire. Que va-t-il se passer désormais ? Leur avocat Me Jean Reinhart a indiqué sur TF1 avoir écrit à la juge d'instruction de Marseille chargée de l'affaire "en disant que nous voulions nous présenter devant elle pour répondre aux questions qu'elle a à nous poser".
 
La justice dominicaine fera une déclaration ce mardi
 
Leur avocate à Saint-Domingue, Maria Elena Gratereaux a assuré à l'AFP avoir appris le départ de ses clients "par la presse". Une fuite qui inquiète les proches des deux autres Français condamnés dans cette affaire, le passager Nicolas Pisapia et l'apporteur d'affaires Alain Castany. "Je viens d'avoir notre fils sur Skype, il est catastrophé par cette situation, ça va lui nuire plus que tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant", a déclaré à l'AFP Claude Pisapia, le père de  Nicolas Pisapia, resté lui en République dominicaine où il est selon lui "assigné à résidence" en attendant le procès en appel.
 
"L'exfiltration des deux pilotes risque d'avoir de graves conséquences pour Nicolas Pisapia", a renchéri son avocat Julien Pinelli, redoutant que "les autorités dominicaines décident de l'incarcérer à nouveau afin de prévenir tout risque de fuite". Un avis partagé par l'avocat d'Alain Castany. Hospitalisé après avoir été "fauché par une moto", il espérait un rapatriement sanitaire. Dans un communiqué, Me Karim Beylouni dénonce "un abandon pur et simple, voire une mise en danger". Le procureur général de Saint-Domingue fera une déclaration sur cette affaire mardi. L'avocat de Nicolas Pisapia demande lui "le soutien des autorités diplomatiques" pour "empêcher une telle situation". Le Quai d'Orsay n'a toujours pas communiqué sur le retour des deux pilotes.
 

Aucun commentaire: