mercredi 28 octobre 2015

Drame de Laroque-des-Arcs : le mari survivant accusé d'assassinat

Au cours de la session des Assises du Lot, du 2 au 13 novembre, se déroulera le procès d'Yves Lenfant. L'homme est accusé d'assassinat après avoir tué sa femme et tenté de se suicider, le 30 décembre 2012 à Laroque-des-Arcs. Au cœur du procès un pacte qu'auraient passé les époux.
Connaîtrons-nous un jour vraiment la vérité dans le huis clos sanglant qui s'est jouée, un soir d'hiver 2012, la veille du Réveillon, derrière les volets fermés de la maison de Sainte-Marguerite à Laroque des Arcs ? Les 12 et 13 novembre, un homme de 68 ans, Yves Lenfant, comparaîtra devant la cour d'assises du Lot pour assassinat. A-t-il ou non prémédité le meurtre de son épouse avant de tenter de mettre fin à ses jours ? Le mari et la femme avaient-ils passé un accord tacite ? Le couple était-il surendetté ? Deux jours de procès ne seront pas de trop pour répondre aux nombreuses interrogations qui entourent le drame.
Le 30 décembre 2012, à 2 heures du matin, le Samu reçoit un appel d'urgence. «Ma femme est blessée, il faut venir sur place.» L'homme qui vient de prévenir les secours, c'est Yves Lenfant, 65 ans à l'époque des faits. À leur arrivée, les médecins du Samu et les policiers découvrent le retraité prostré devant le corps de son épouse, Sylvie, pas encore 60 ans. Elle gît les yeux ouverts, la respiration difficile. Son mari vient de lui tirer deux balles dans la tête en utilisant un pistolet de collection. Les médecins transportent la victime dans un état de coma dépassé, au centre hospitalier de Cahors où elle décédera le 2 janvier 2013, des suites du traumatisme cérébral provoqué par les projectiles tirés par l'arme à feu.
Yves Lenfant est aussi blessé mais vivant. Il résulte de l'acte d'accusation que, juste après avoir fait feu une première fois sur son épouse, il se tire une balle au niveau de l'oreille, puis voyant que Sylvie est encore vivante, il lui tire une seconde balle et retourne l'arme pour se loger un nouveau projectile à l'arrière de la tête. «Deux lésions rétro-auriculaires profondes avec grenaille», décrivent les experts, blessures qui nécessiteront une opération dans un service de neurochirurgie à Toulouse.
Un temps interné à Leyme en raison d'un risque suicidaire, l'accusé est depuis trente-cinq mois en détention provisoire à Agen et vient d'être transféré à la maison d'arrêt de Montauban.

Un pacte écrit entre les époux ?

«C'était un couple très symbiotique, sans enfant», explique l'avocat cadurcien Henri Touboul qui défendra l'accusé. Le conseil évoque l'existence du pacte qui les liait, «une sorte de testament rédigé en 2012 de ne pas vieillir l'un sans l'autre». Et d'évoquer en filigrane une maladie supposée dont aurait souffert la sexagénaire, un argument que pourrait avancer la défense, même en l'absence de dossier médical.
Selon son avocat, Yves Lenfant aborderait le procès de manière sereine. Il est à noter que jusqu'à présent, aucune partie civile ne s'est manifestée. La session de la Cour d'assises du Lot sera présidée par Michèle Salvan, conseiller à la Cour d'Appel d'Agen.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/28/2205647-le-mari-survivant-accuse-d-assassinat.html

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