samedi 31 octobre 2015

"Je voulais être un bon père" assure le père d'Inaya, battue à mort

Accusé d'avoir battu à mort sa fille Inaya, 20 mois, et décrit son ex-compagne comme un tyran domestique, Grégoire Compiègne a assuré vendredi au premier jour du procès du couple devant les assises de Seine-et-Marne, qu'il voulait être "un bon père".
"Je voulais être un bon père", a déclaré Grégoire Compiègne, 27 ans, qui comparaît avec sa compagne pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner et non-dénonciation de mauvais traitements.

Le procès s'était ouvert jeudi au palais de justice de Melun mais avait été aussitôt suspendu, après la tentative d'assassinat du bâtonnier par un avocat qui s'est ensuite suicidé, un drame qui a suscité l'effroi.
A la reprise de l'audience vendredi matin, Grégoire Compiègne, chemise blanche, cheveux noirs et courts, barbe de trois jours, a décrit son enfance. Il évoque son père d'origine tunisienne parti avant que sa mère ne les abandonne, lui et son frère, pour refaire sa vie avec un homme qui ne voulait pas d'enfants.
Ballotté entre plusieurs familles d'accueil dès l'âge d'un an, il est adopté à 5 ans par la famille Compiègne au sein d'une fratrie composée d'enfants handicapés. Il y retrouve son frère aîné, malvoyant.
Le père déjà condamné pour des violences sur son fils en 2009
Grégoire Compiègne, qui répète à l'envi adorer ses enfants, avait été condamné par le tribunal de Boulogne-sur-Mer en septembre 2009 à 14 mois dont 8 avec sursis pour des violences exercées sur son fils Naïm, né en 2008. L'accusé explique les traces sur le corps du garçonnet par une chute dans la baignoire sabot. Mais il ne sait plus quoi répondre lorsque le procureur Marc Mulet l'interroge sur les claques et fessées infligées à l'enfant.
Plus tôt dans la journée, son ex-compagne, Bushra Taher-Saleh, 29 ans, avec qui Compiègne s'est marié religieusement mais pas civilement, l'a décrit comme un père et un mari brutal.
"C'est difficile de vivre sous l'emprise de quelqu'un qui vous frappe, vous et les enfants", a lâché la jeune femme au visage rond et aux cheveux bruns noués, une Française née au Yémen.
La mère d'Inaya avait porté plainte contre son compagnon
Elle évoque une plainte déposée après avoir reçu de premiers coups, plainte qu'elle avait accepté de retirer, convaincue par Compiègne, sans se douter que les violences reprendraient même lors de ses grossesses.
Grégoire Compiègne et Bushra Taher-Saleh encourent 30 ans de prison.
Pendant plus d'un an, le couple avait dissimulé la mort d'Inaya, morte sous les coups le 13 décembre 2012 puis enterrée dans la forêt proche de leur domicile, à Avon en Seine-et-Marne.
Le procès se poursuit lundi. Le verdict doit être rendu le 6 novembre.
 

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