lundi 12 octobre 2015

Nicolas Bonnemaison : "On peut s'aider en se disant des choses" hors de la cour d'assises

C'est le "procès de trop" selon son avocat. L'ex-urgentiste Nicolas Bonnemaison, accusé d'avoir empoissonner sept patients âgés en phase terminale, acquitté en premier ressort à Pau, s'est ouvert ce lundi après-midi.
L'ex-urgentiste Nicolas Bonnemaison a réservé lundi ses premiers mots, lors de son procès en appel à Angers, aux familles des patients dont il est accusé d'avoir abrégé la vie, les assurant de "ses pensées", que sa "porte reste ouverte" et qu'"on peut se dire des choses" hors de la cour d'assises. "Je ne vais pas être très original dans ma prise de parole par rapport à la première à Pau", qui avait accueilli le procès en premier ressort, a d'emblée déclaré l'ex-urgentiste bayonnais, très ému, au moment de l'interrogatoire de personnalité au premier jour du procès en appel devant la cour d'assises du Maine-et-Loire.
"A Pau, j'ai dit que mes pensées allaient aux patients, aux familles, qui vivent des choses difficiles depuis quatre ans", a ajouté l'ancien médecin de 54 ans, qui a été radié par l'Ordre des Médecins, malgré son acquittement en premier ressort en juin 2014. "Il est compliqué pour les familles de faire leur travail de deuil", a insisté Nicolas Bonnemaison, avant de tendre une nouvelle fois la main, comme lors du premier procès.
Un "acharnement judiciaire déraisonnable" juge l'avocat de N. Bonnemaison
"Si des familles, des soignants... ceux qui me mettent en cause, s'ils sont demandeurs de me rencontrer, je suis disponible, ma porte reste ouverte." "On peut arriver à s'aider, mutuellement, en se disant des choses pas forcément dans une Cour d'assises, car c'est compliqué...", a-t-il glissé, la voix tremblante par moments. "C'est beaucoup d'émotion, la garde à vue, deux procès d'assises, deux à trois ans d'instruction, des années d'attente..."
Auparavant, Nicolas Bonnemaison était resté imperturbable, prenant quelques notes, mordillant parfois ses doigts. Après ses propos préliminaires, il s'est quelque peu détendu quand la présidente Anne Leprieur l'a interrogé sur son CV, lui le fils de directeur de clinique dans le village basque d'Hasparren, une clinique vécue comme sa "deuxième famille", d'où une vocation "venue très tôt".
Jugé pour empoisonnement, Nicolas Bonnemaison est accusé d'avoir, entre mars 2010 et juillet 2011 au Centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne, injecté des produits létaux à sept patients âgés, incurables, et dont on avait arrêté les traitements, pour abréger leurs souffrances, et leur vie, sans en informer les familles. La Cour d'assises de Pau l'avait acquitté de "la totalité des faits" en juin 2014, alors que l'avocat général avait requis cinq ans de prison, avec sursis possible sur l'intégralité. Le parquet général avait fait appel du verdict, appel dénoncé comme un "acharnement judiciaire déraisonnable", "un procès de trop" par les avocats.
 

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