dimanche 8 novembre 2015

Retour sur le procès Colona

La Cour de cassation a rejeté, ce mercredi, le pourvoi d'Yvan Colonna contre sa condamnation à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998. Une décision qui met fin en France à la plus grave affaire, en quarante ans de violence politique sur l'île.
Cette affaire a donné lieu à cinq procès d'assises depuis 2003, dont trois pour le seul Yvan Colonna, reconnu coupable à chaque fois d'avoir tiré trois balles dans la tête du préfet le 6 février 1998 à Ajaccio. L'ancien berger de Cargèse et sympathisant nationaliste, arrêté dans le maquis corse après quatre ans de fuite en 2003, clame depuis son innocence.

«Une vraie déception»

C'était la dernière étape juridique de l'affaire en France. Les avocats d'Yvan Colonna ont annoncé ce mercredi qu'ils allaient saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme pour contester la régularité de son procès. L'issue de ce recours prendra plusieurs années, s'il est déclaré recevable.
Sur i-Télé, l'avocat d'Yvan Colonna a indiqué que son client, «qui avait toujours défendu son innocence», allait saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH). Une procédure longue, puisqu'elle peut prendre entre trois et cinq ans, mais dont le but est, si elle devait aboutir, de permettre à Yvan Colonna de saisir à nouveau une juridiction française. Ayant reconnu que la décision ne constituait «pas une vraie surprise», Patrice Spinosi a quand même convenu qu'il s'agissait d'«une vraie déception».
Chacun des trois précédents procès d'Yvan Colonna a donné lieu à une condamnation à perpétuité. Le deuxième verdict avait été cassé, lorsque la condamnation avait été assortie d'une période de sûreté incompressible de 22 ans, point qui n'a finalement pas été retenu dans le verdict final du troisième procès.

Refonder le combat indépendantiste

Le 20 juin 2011, c'est dans un arrêt motivé exceptionnellement par écrit que la cour d'assises spéciale de Paris, uniquement composée de magistrats professionnels, a reconnu coupable Yvan Colonna, sur la foi notamment de dépositions initiales d'autres membres du commando de tueurs et de certaines de leurs compagnes ou épouses.
Cinq autres membres du commando de tueurs arrêtés en 1999 avaient été condamnés en 2003 déjà à des peines allant jusqu'à la perpétuité. Certains ont aujourd'hui purgé leur peine et sont libres. Selon les explications de ces hommes, qui ont eux reconnu leur participation, il s'agissait en tuant le préfet de refonder le combat indépendantiste jugé dévoyé par un acte fort qui était censé provoquer un choc dans la population.

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